Rafael Nadal souffle à la frappe

Augmentez instantanément votre niveau de tennis en pratiquant la respiration complète

Grigor Dimitrov souffle bien avant chacun de ses services ©Christopher Hynes

Grigor Dimitrov souffle bien avant de servir  ©Christopher Hynes

Bien respirer vous permet d’exprimer tout votre potentiel au tennis. Retrouver votre respiration naturelle et travailler votre respiration complète, vous permettront de gagner instantanément et conjointement : sérénité, lucidité et énergie sur le court.

En préambule d’un prochain article qui vous racontera comment j’ai travaillé avec un entraineur de tennis spécialisé dans la préparation mentale, j’ai décidé de vous expliquer à l’aide d’une vidéo les principes d’une bonne respiration. Vous pourrez ainsi vérifier si vous respirez bien et dans le cas contraire commencer à vous y exercer.

L’avantage des exercices de respiration est que vous pouvez vous y adonner en dehors du court de tennis. Les bénéfices que vous allez en retirer, vous seront utiles aussi en dehors bien sûr.

Attention, si vous n’êtes pas habitué à « bien » respirer, vous risquez lors de vos premiers essais d’avoir la tête qui tourne (légers vertiges dus à l’hyperventilation). Ces petits désagréments disparaîtront très vite avec un peu de pratique.

Tout commence par le ventre

La base d’une bonne respiration, c’est la respiration abdominale (qui passe par le ventre). C’est la respiration qu’utilisent les bébés jusqu’à l’âge de deux ans environ. Après, le stress, la pression sociale, les injonctions du style « tiens-toi droit et rentre ton ventre » font que l’on a tendance à passer dans un mode respiratoire à dominante thoracique (qui passe par la poitrine).
Respirer essentiellement par la poitrine (sans passer par le ventre) est une erreur car c’est un mode respiratoire gourmand en énergie qui fatigue et entretient artificiellement une forme de tension malsaine.

J’ai pratiqué le théâtre, la danse, les arts martiaux, le yoga et c’est vrai qu’à chaque fois, on m’a enseigné la respiration abdominale, c’est pourquoi c’est une pratique assez naturelle chez moi. Il est dommage que l’on ne l’enseigne pas plus souvent dans les cours de tennis.
L’inspiration abdominale se fait par le nez (de préférence). L’air qui rentre en vous, entraine un gonflement du ventre.

Comme un ballon de baudruche qui se gonfle par le bas, imaginez que vous vous remplissez d’air par le ventre. Pour vous exercer à reproduire le geste correct, placez une main sur le ventre et une main sur la poitrine. Lors de la phase d’inspiration, la main placée sur le ventre avance tandis que celle placée sur la poitrine doit rester immobile.

Lors de la phase d’expiration qui se fait de préférence par la bouche : le ventre se vide de son air, la main placée sur le ventre rentre vers la colonne vertébrale et la main située sur la poitrine reste toujours immobile.

La respiration abdominale procure calme, énergie et bien être. Mais dans le cas d’un effort physique à mener, il est nécessaire d’augmenter la capacité respiratoire et cela passe par la poitrine.

Le thorax prend le relais de l’abdomen

Si on reprend l’analogie du ballon qui se gonfle par le bas. Une fois le bas rempli d’air, c’est le haut qui a son tour se gonfle. Lors de l’inspiration, une fois le ventre rempli d’air la poitrine se soulève (sous l’action du diaphragme) pour laisser passer encore plus d’air et capter encore plus d’oxygène. Il est possible d’augmenter encore plus le volume inspiré en relevant les épaules (il s’agit de la respiration claviculaire qui fait agir un autre diaphragme situé plus haut).

Quand est venu le moment d’expirer l’air (par la bouche toujours), on laisse retomber les épaules (si on les a relevées), on vide sa poitrine et on termine par creuser le ventre.
L’amplitude respiratoire est maximale et un cycle de respiration complète est infiniment plus profitable à l’organisme qu’un simple cycle thoracique.

Quelques applications de la respiration au tennis

La respiration accompagne idéalement chacun de vos coups. C’est particulièrement flagrant en coup droit ou la préparation suit l’inspiration qui se termine à l’instant ou le bras démarre son accélération. On notera que l’ouverture de la cage thoracique suit l’ouverture des bras qui précède le déclenchement de la frappe. L’expiration se termine à la fin de l’accompagnement. En revers, on peut faire la même remarque.

En ce qui concerne le service, il m’est arrivé (il y a deux ans) de passer une séance entière d’entrainement au service en me focalisant uniquement sur ma respiration. Le résultat fut que trois jour plus tard, mon entraineur de l’époque avait décelé une grosse augmentation de mon relâchement général sur ce coup (et de la vitesse de ma balle).

Enfin, pour terminer, je ne saurais que trop vous conseiller, une fois la technique de la respiration complète acquise, de la pratiquer avant chaque service, avant chaque retour et à chaque changement de côté.

Vous pouvez comme d’habitude, exprimer vos impressions et partager vos expériences dans les commentaires.

crédit photo mise en avant : mirsasha

Partagez cet article !

Posté par Vincent

Articles liés

4 commentaires
  1. tennisdanslesang 29 août 2014 at 9 h 42 min - Répondre

    Salut Vincent, article intéressant mais je pense qu’adopter une bonne respiration pendant un match n’est pas à la portée de tous.

    Par exemple les joueurs qui s’énervent beaucoup ne peuvent à mon avis pas respirer de façon aussi technique pendant un match.

    Je pense qu’il faut se sonner des petits objectifs de comportement plus simples au départ, par exemple pour des joueurs nerveux aller chercher les balles tranquillement, prendre son temps entre 2 services…

    Puis ensuite, une fois ces petits trucs réussis, on peut penser à améliorer sa respiration, parce que c’est certainement très important.

    Personnellement je note tous les conseils intéressants que je trouve sur les sites de tennis, mais comme j’ai tendance à m’énerver, j’oublie ces précieux conseils en match.

    Donc il faut commencer par des choses simples à mon avis, quand on est un joueur qui s’énerve.

    • Vincent Bonnin 1 septembre 2014 at 14 h 52 min - Répondre

      Bonjour Corentin,

      On n’apprend bien évidement pas la respiration naturelle et complète du jour au lendemain. Il faut savoir toutefois que tous les champions s’y exercent régulièrement et que c’est un secteur ou chacun peut faire des progrès à son niveau. Il suffit (et ce n’est pas une mince affaire, je te l’accorde) de travailler régulièrement à son rythme. Le but étant bien entendu que tout cela devienne automatique.

      Tes petits objectifs de comportement pour combattre ta nervosité sont une bonne idée, cependant c’est avec la pratique de la respiration complète entre les point que j’ai obtenu les meilleurs résultats (c’est un grand énervé des cours qui te l’écrit).

      Bien respirer permet alors tout simplement de reculer le seuil de fatigue et par là même la crise de nerf (tu remarquera qu’il est très rare de s’énerver en début de match).

      Petit exercice pour toi, la prochaine fois que va chercher tes balles tranquillement pense à respirer (bien ou mal, cela n’a pas d’importance pour l’instant).

      Bon courage pour tes prochains matchs

      Vincent

  2. Lacoste 12 octobre 2014 at 9 h 48 min - Répondre

    Très bon article une fois de plus !

    Je pense qu’une bonne respiration est le début d’un bon mental.
    Ma préparation mentale à peine esquissée passe (pour moi) par de l’orthophonie, de la kiné et l’alimentation. Bizarre à priori.
    J’ai la certitude qu’un bon mental est associé à un bien être personnel.
    J’ai beaucoup bégayé étant plus jeune, et il m’arrive parfois, étant fatigué, de bloquer sur des consonnes. Mon orthophoniste me faisais il ya quinze ans des exercices de relaxation et de respiration qui me faisaient enlever tout mon bégaiement…

    Pour la kiné, des étirements me font muscler mon dos qui me fait souffrir régulièrement.
    Et je prends de l’huile de foie de morue et de requin sous formes de gélules depuis peu, ce qui me procure une bonne forme. L’alimentation semble capitale et on la néglige. Ayant du mal parfois à manger correctement, je pense que pousser dans cette voie d’une alimentation saine et chercher quelles sont nos failles nous apprend à développer notre mental.

    • Vincent Bonnin 15 octobre 2014 at 23 h 35 min - Répondre

      Bonjour Régis,

      Il y a autant de méthode de préparation mentale qu’il y a de préparateurs mentaux. En plus, chaque joueur va avoir ses propres besoins et ses propres réactions à chaque méthode.

      Ainsi, la sophrologie, le yoga et la méditation ne marchent pas sur tous les joueurs. En plus, cela relève d’une démarche personnelle. Inutile de vouloir forcer un joueur en ce sens, s’il n’y croit pas cela ne servira à rien.

      En revanche, tous les meilleurs joueurs, sans exceptions, respirent parfaitement bien.

      Tu as parfaitement raison de souligner qu’un bien être personnel est nécessaire à un bon mental. J’ai discuté avec un préparateur mental qui s’occupe de jeunes espoirs, il m’a expliqué que son travail avec un joueur pouvait être remis en cause à tout moment si ce dernier rentrait en conflit avec son entraîneur ou ses parents par exemple.

      Pour l’orthophonie, je pense que tu pourrais chercher à retrouver des expérience de relaxation positive que tu as expérimenté avec succès en compagnie de ton orthophoniste par le passé.

      Pour l’alimentation, il est clair que c’est une clé de l’énergie, de la bonne humeur et donc du bon mental.

      Vincent

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.