Progresser au tennis avec les champions, c’est ce que bon nombre d’amateurs cherchent à faire. Quand on regarde des très bons joueurs en vrai ou sur un écran. Il y a une transmission qui se fait. Que ce soit par l’observation, l’imitation ou même l’inspiration. Dans cet article, je vous raconte dans quelle mesure les divers champions que j’ai connus m’ont inspiré, de Federer à Justine Henin en passant par Nadal.
Roger Federer : le mentor
J’avais écrit l’article que retenir du tennis de Roger Federer et une consœur bloggeuse m’avait fait remarquer que j’en parlais comme d’un parent. Roger Federer serait une sorte de père spirituel pour moi (avec 10 ans de moins). Chez moi, il y a eu un avant et un après Federer.
Avant Federer, la leçon de Pat Cash
Avant Federer je jouais service-volée et retour volée principalement. Je subissais l’influence des leaders du tennis fin années 80, début 90 : Edberg, Becker, Stich, Henman, Noah, Leconte, Mc Enroe, Navratilova, Mandlikova et Pat Cash.
Cash était mon préféré. C’est probablement le joueur le plus fléchi de tous les temps. Amusant de constater que j’avais acquis à force de singer mon idole, cette propriété de pouvoir fléchir pendant tout un match (dans les années 90) sans travail de prépa physique particulier. Le type de jeu que vous pratiquez influe grandement sur votre physique.
Progresser au tennis avec des champions c’est parfois acquérir une caractéristique technique (ou tactique) d’un joueur qu’on admire, sans l’avoir forcément apprise avec un professeur. On observe et on finit par reproduire.
Ça c’est l’action des neurones miroirs. On ne m’a jamais appris le smash de revers (un des coups réputés les plus difficiles du tennis) et pourtant c’est un coup que je maîtrisais très bien (attention, il y a des coups faciles que je maîtrisais difficilement).
N’hésitez pas à tenter des coups que vous « sentez », y compris si vous ne les avez pas appris avec un professeur et y compris si ce sont des coups réputés difficiles.
Expérience de mimétisme tennistique
En 1998. J’ai travaillé à Roland Garros. J’étais classé 15/5 et je jouais un peu sur terre battue. Je décide d’aller voir un maximum de joueur espagnols, dès que j’avais un moment de libre. J’allais voir les joueurs espagnols pour m’inspirer de leur tactique (Moya, Coretja, Mantilla, Albert Costa, Vicente…). Après 10 jours à regarder du tennis (sans jouer), je retourne chez moi à Rochefort et je joue un spécialiste de la terre battue. Je l’ai littéralement écœuré. Je jouais les meilleurs coups sans réfléchir. Cette lune de miel n’a pas duré, je n’ai pas assez joué par la suite.
Allez voir, en vrai, des bons joueurs. Les grands évènements sont très courus et pas forcément simples d’accès. Allez-voir des tournois moins cotés : challengers, futures ou même interclubs. Rejoignez-donc les connaisseurs qui fréquentent ces évènements.
Après Federer, diversification technique.
Avec l’apparition du divin suisse, J’ai travaillé mon jeu de fond de court et mon coup droit plus particulièrement. J’avais pour intention de davantage construire du fond du court.
Cependant, il n’y a aucune chance que mon coup droit ressemble un jour au sien. Il possède une latéralité croisé (droitier de la main, gaucher de l’œil), je possède une latéralité simple (droitier de l’œil, de la main et du pied).
J’ai, en quelque sorte, suivi la même évolution que Federer. Federer quand, il bat Sampras en 2001 est un joueur de service-volée. Il est ensuite passé d’un jeu très offensif vers un jeu plus complet qui alternait jeu offensif et grosses frappes de coup droit.
J’ai beaucoup suivi son évolution et m’en suis énormément inspiré. J’ai vraiment apprécié comment il a adapté son jeu d’attaque «à l’ancienne » (style Rod Laver) aux évolutions du tennis actuel (cordage monofil, uniformisation des surfaces…).
C’est aussi un joueur qui a opéré divers ajustements dans son style de jeu. En 2008 il était très basé en fond de court. Progressivement il s’est mis à rejouer plus vers l’avant et à monter davantage au filet.
C’est une chose dont vous pouvez vous inspirer, les champions sont en perpétuelle évolution. Travaillent la technique de leurs coups (c’est subtil mais réel), font évoluer leur tactique aussi.
Nadal et Djokovic
Le rapprochement avec Nadal
La première fois que-Nadal a gagné Roland Garros, j’ai détesté son jeu. En plus, j’ai tout de suite compris qu’il allait en gagner 2 ou 3 à la suite. Son jeu était basé sur des balles hautes et liftées, une couverture de terrain démoniaque et des passings millimétrés frappés en bout de course. Il était aux antipodes du jeu offensif que j’aimais. Je détestais aussi comment il s’habillait (débardeur, pantalon court).
Quelques années après c’est devenu un de mes joueurs préféré. Déjà, il a rectifié son look. Il s’est mis à porter des shorts classiques, des polos avec des manches et des cols. Ensuite, j’ai bien aimé l’évolution de son jeu avec plus de variations, plus de balles tendues, un jeu plus à l’intérieur du terrain aussi et bien sûr, plus de montées au filet.
J’ai consacré aussi un article à Nadal.
J’ai surtout compris que psychologiquement, j’étais beaucoup plus proche de Nadal que de Federer avec un hémisphère gauche du cerveau dominant. C’est un esprit rationnel, ordonné. Federer avec son hémisphère droit dominant est plus dans la créativité et l’improvisation. Il est plus « artiste ».
Au niveau du mental, je m’inspire de Nadal. J’essaye de faire simple: donner le maximum sur chaque point, se focaliser sur l’attitude plutôt que sur le résultat… L’objectif principal de Nadal n’est jamais la victoire, c’est de mettre l’intensité maximum sur chaque point.
Djokovic admirateur mais non-fan
Djokovic, je suis un admirateur mais pas un fan. Admirateur parce qu’il a un jeu complètement à l’opposé du mien (Contre/Cadence). Je n’aime pas jouer en cadence, ça ne m’intéresse pas du tout, j’aime trop les variations et les changements de rythme.
Les joueuses qui m’ont inspirées
Mandlikova : matrice parfaite du jeu offensif
Hanna Mandlikova; attaquante complète et flamboyante des années 80. Maîtrisait tous les schémas tactiques d’attaque en droitière (service volée, retour volée, coup droit dans la foulée attaque à contre-temps…). Elle est une grande source d’inspiration pour moi encore aujourd’hui. Le matériel a changé, le jeu a changé mais les schémas tactiques d’attaque de l’époque restent valables au niveau amateur.
Justine Henin
Justine Hénin, était la joueuse la plus enthousiasmante pour moi. Avec son Jeu complet, offensif, sa maîtrise de tous les effets de balle de toutes les parties du court, c’était un régal pour moi de la regarder et de m’en inspirer.
Comment optimiser le temps que vous passez devant la TV?
Intéressez-vous plus à la tactique qu’à la technique.
La technique, il faut la regarder avec distanciation. On n’a pas la même morphologie, les mêmes capacités athlétiques. Les pros jouent souvent en compensation, ils sautent pour frapper la balle, frappent régulièrement au-dessus de l’épaule). Les joueurs tentent et réussissent parfois des coups gagnants à partir de positions totalement improbables.
Il est plus Intéressant chez les pros d’observer les fondamentaux plutôt que les gestes dans leur ensemble : plan de frappe devant, préparation précoce, technique du jeu de jambe…
La tactique
Essayez de comprendre quel système de jeu les joueurs jouent. Regardez comment ils jouent les points importants, comment ils modifient leur système de jeu quand ils sont dominés.
Le mental
Observez comment les pros maîtrisent leur émotions, comment ils respirent, comment ils ritualisent, comment ils se concentrent.
C’est aussi en observant les joueurs pro servir que j’ai écrit mon guide tactique consacré au coup le plus important du tennis. Ce coup, s’il est bien utilisé peut vous permettre de gagner jusqu’à deux points gratuit par jeu de service.
Oua super article ! Cela fait 1 an que je pratique du tennis et j’aime vraiment ce mouvement, ce geste et ce moment de taper la balle, cela fait un bien fou ! Encore merci pour tous ses conseils, je vais regarder de plus près ses professionnels.
Je n’ai jamais regardé un match de tennis complet parfois un set ou deux jamais des heures en tout cas.Provenant du foot et fraîchement retraité à 52 ans je m’occupe de ma fille qui veut arrêter de jouer. A 26 ans après deux heures de cours (réellement
) elle arrive 12eme de Belgique avec un tennis plus que parfait (en ne m’inspirant de personne) du diamant pur, agressif à souhait pratiquement sans faire de fautes. 30 à 40 points gagnants en deux sets rare en 1976. Ensuite toujours selon ma méthode infaillible et une dizaine de joueurs tous masculins pour ne pas concurrencer ma fille, des dizaines (300)de tournois remportés juste après quelques heures de cours.
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Merci Constantino pour ton commentaire et bravo pour ton coaching !
Merci Carine pour ton commentaire,
Très content de savoir qu’il y a de nouvelles joueuses enthousiastes sur les courts !