Nombreux sont les joueurs et joueuses (surtout les jeunes) qui après avoir réussi une très bonne saison, abordent la saison suivante avec crainte. En effet gagner deux, trois classements ou plus, nous fait souvent démarrer la nouvelle saison de compétition dans la difficulté de très rapidement faire face à des adversaires beaucoup plus expérimentés que nous. Le risque principal est alors d’enchainer plusieurs défaites et d’entrer dans une spirale de découragement, démotivation et fatalisme. Ancienne compétitrice ayant déjà passé ce cap difficile avec succès, plusieurs fois dans sa carrière tennistique, Brigitte Simon nous explique la bonne attitude à adopter.
Brigitte Simon a fondé le blog un cerveau pour gagner afin de pouvoir faire profiter au plus grand nombre de son expertise de coach consultante en sport et nutrition. Elle tient sa grande expérience du tennis de son passé d’entraineur sportif de haut niveau ainsi que de sa brillante carrière de joueuse professionnelle. Cette ancienne numéro un française de tennis, demi-finaliste des Internationaux de Roland Garros 1978, vainqueur de plusieurs tournoi du grand circuit et classée au 36eme rang mondial en 1978 m’a fait le très grand plaisir d’écrire cet article pour Blog Tennis Concept.
Comment aborder le défi du début de saison ?
Quand j’étais une jeune joueuse de tennis, je suis passée de non classée à 15 en une année. Inutile de vous dire que mes premiers pas en compétition la saison suivante, furent plus que fébriles.
J’avais tout simplement peur de ne pas être à la hauteur de ce nouveau statut de joueuse de 2ème série. Et même si le fait d’avoir brûlé quelques étapes était justifié, je n’en menais pas large à l’aube de mes premiers matchs.
A cette époque, nous avions une longue période hivernale sans compétition de novembre à avril au cours de laquelle je m’entraînais une à deux fois par semaine quand le temps le permettait car nous n’avions pas de court couvert.
Il est toujours difficile, quel que soit son niveau, pour tout sportif, de se situer par rapport à ses performances passées surtout après une aussi longue coupure. La première compétition d’une nouvelle saison est toujours anxiogène.
Elle l’est encore plus chez les enfants qui ont une maturité émotionnelle encore fragile et qui ont donc du mal à gérer toutes ces questions d’avant match qui ne trouveront des réponses que dans son résultat final et son analyse.
C’est pourquoi les parents et les entraineurs détiennent souvent une des clés pour l’abordage de ces premiers matchs.
Prendre du recul sur les premiers résultats
J’ai eu la chance d’avoir une femme comme entraineur qui planifiait ma saison avec deux objectifs majeurs. Le but étant d’arriver au meilleur de ma forme en juin pour les championnats régionaux et en septembre pour le championnat de France. Toutes les autres compétitions n’avaient d’importance que pour me préparer à ces deux grands rendez-vous.
Je dois avouer que cette façon de voir les choses m’a beaucoup aidée tout au long de ma carrière à relativiser quelques mauvais résultats. Le chemin de mes deux objectifs de l’année serait forcément jalonné de victoires et de défaites, de bons et de mauvais matchs. Je le savais au départ.
La deuxième chose importante était de faire du mieux que je le pouvais : ne rien lâcher même quand ça allait très mal. Cela m’a souvent permis de gagner des matchs très mal engagés car dîtes-vous bien une chose, vous n’avez pas le monopole du doute de début de saison : votre adversaire aussi.
Oublier les classements le temps d’un match
Ce qui m’a beaucoup aidée aussi, était de me transposer mentalement dans la même optique que l’année d’avant. Cela me permettait de retrouver des sensations positives et un état d’esprit de conquérante. Je ne défendais donc pas mon nouveau statut mais continuais seulement mon chemin de progression avec mes points forts et mes faiblesses dont le rapport était toujours le même. J’étais toujours mentalement « la challenger » même quand je jouais une joueuse moins bien classée que moi. Je prenais tous mes matchs au sérieux oubliant mon tout nouveau classement dès que j’entrais sur le court. Il n’y avait plus que moi et mon adversaire sans la moindre idée de contre-performance.
Et je jouais un point après l’autre. Se focaliser sur l’instant présent pour les enfants, est sans doute une des choses les plus difficiles à acquérir. En rentrant sur le terrain, nous voulons tous gagner. Et nous avons peut-être fait, avec nos parents ou notre coach, des plans sur la comète de « dame victoire ». Les espérances d’avant match des uns et des autres pèsent très lourd, trop lourd sur les épaules d’un enfant.
Plaisir du jeu, ténacité et humilité : trois attitudes utiles pour faire face aux difficultés.
Il faut savoir raison garder : encourager l’enfant à prendre du plaisir et à faire de son mieux avec ses armes du jour, en s’appuyant sur ses points forts et en contournant ses points faibles, bref à se débrouiller dans l’adversité avec ou sans panache, fébrilement ou impétueusement, est sans doute la meilleure attitude à afficher pour qu’il ne se sente pas investit d’une mission impossible à gérer émotionnellement. Nos espérances d’adultes pénalisent la performance des jeunes joueurs.
C’est à eux, et à eux seuls de se donner les moyens de leurs ambitions et d’avoir surtout leur propre self contrôle sur ce qu’ils veulent vraiment. C’est à ce prix qu’ils se construiront une confiance en eux inébranlable et qu’ils acquerront la bonne attitude pour se forger un moral de champion en toute circonstance, que ce soit dans la facilité ou dans l’adversité, que ce soit sur un court de tennis ou dans la vie.
Les champions savent que l’humilité est le maître mot de leur expérience. Ils savent qu’il faut remettre cent fois, mille fois, le métier sur l’ouvrage, que le talent sans travail ne suffit pas et que chaque victoire sera remise en jeu le lendemain et que demain tout sera différent.
Brigitte Simon pour Blog Tennis Concept
Et vous, avez-vous déjà pris plus de deux classements en une saison ? Comment avez-vous abordé le délicat virage de la saison suivante ? je vous invite à vous exprimer dans les commentaires ci-dessous.
« le talent sans travail ne suffit pas », c’est très juste. Même les plus grands joueurs s’entraînent plus de 5 heures par jour.
Et ils se remettent en cause et repensent leur jeu chaque semaine…
Que d’humilité dans cet excellent article et quel rôle fondamental de l’esprit sur le corps. Je m’y retrouve totalement avec une 1ere année de tennis (je débutais) ou je suis passé directement à un classement de 30.1. Dès la reprise de saison je me suis mis inutilement la pression face à des joueurs de niveau équivalent ou supérieur. Résultat: des défaites cinglantes parce que je ne jouais pas et considérais les autres plus forts.Après ce constat j’ai visé l’idée d’essayer de jouer au mieux en me concentrant sur chaque point. Toujours défaite mais avec score honorable. Aujourd’hui je commence à gagner mais avec plus de plaisir. Egalement l’entrainement est très important afin de se perfectionner mais il faut aussi se préparer en jouant des matchs hors compétition.
Bonjour Alain,
Merci pour ta participation et félicitation pour ta progression de non classé à 30/1.
C’est un très bon signe que tu ai redressé ta situation de défaites répétées et une bonne chose que ai apprécié tes récentes victoires à leur juste valeur. En effet au tennis c’est plus la qualité des victoires que leur quantité qui amène les plus grandes satisfactions, surtout quand les succès se font attendre et sont la juste conséquence d’un travail de fond.
Vincent
bonjour vincent.
simplement pour te dire que ton blog est formidable on peu voir que tu es un vrai passionné de tennis qui nous incite à vouloir jouer et progresser.j’ai 49 ans j’ai démarré l’année dernière (je regrette de ne pas l’avoir fait plus tot)je suis classé 30/5 et souhaite monter encore un peu les échelons(30/2) mais le plus important c’est de pouvoir jouer et faire de vrais bonnes parties avec mes amis.merci pour tout les articles et conseils que tu nous offre tous les mois.
A bientot sur le blog et encore merci.
Demain nous allons au tournoi de monté carlo avec mon club de livron sur drome
nicolas.
Salut Vincent, tu penses que c’est bien que des jeunes très motivés qui font une petite centaine de matchs dans l’année, montent très vite vu leur nombre de match, mais qu’une fois avoir pris 2 ou 3 classements en une saison, ils multiplient les contre-perfs ?
Par exemple un jeune 30/1 qui aurait fait 80 matchs et se retrouve 15/3 la saison d’après et en adulte… ?
Penses-tu qu’il faille attendre un peu de maturité et s’entraîner plus et faire moins match pour jouer réellement son classement ou alors est-il bien qu’un jeune monte très vite, multiplie les contre-perfs, mais par contre il joue plus tôt contre des joueurs plus forts donc il apprendra/progressera plus tôt… ?!
Bonjour Corentin,
Ta question soulève une problématique très intéressante. S’il est vrai qu’il est nécessaire de jouer beaucoup de matchs pour progresser, certains comportements me semblent déraisonnables, surtout quand ils conduisent à faire disputer trop de matchs à des trop jeunes.
On passera assez vite sur le cas des moins de douze ans pour lesquels la pratique de la haute compétition à outrance se fait le plus souvent au détriment de l’acquisition d’une technique, d’un répertoire moteur et d’un physique qui risque de leur faire défaut arrivé à l’adolescence.
http://blog-tennis-concept.com/herve-romain-coach-tennis/
Pour les 12-13 ans, il est important, à mon sens, d’être prudent et de bien mesurer combien de matchs peut « encaisser » le jeune joueur ou la jeune joueuse et surtout comment il ou elle réagira après les sévères défaites qu’il ou elle subira face à des adultes qui auront parfois plusieurs dizaines d’années de compétition derrière eux. Donc, il est toujours utile que ces jeunes espoir continuent le plus longtemps possible à jouer dans leur catégories d’âge (tout en se frottant parfois à des adultes) et qu’il n’est pas du tout inutile de se ménager quelques périodes réservée au repos, à la préparation physique et technique ainsi qu’a la pratique d’autre sports. Est-il vraiment nécessaire à un jeune de disputer plus de 60 matchs par an (s’il ne fait pas parti du top 10 des espoir de son pays)?
Quant à l’exemple que tu nous cite du jeune qui passe de 30/1 à 15/3, il est important dans ce cas d’arriver à relativiser les classements (et les défaites futures) ce qui est loin d’être évident quand on est jeune.
Vincent
ok d’accord.
merci
Bonjour Vincent,
Je suis un recommençant au tennis. J’ai peu d’observations à faire, sinon que je n’ai pas retrouvé mon jeu d’avant (il y a des années), que j’essaye cependant de suivre des cours avec un professeur de tennis peu motivé, peu ouvert et peu disponible, à Angers; évidemment sans résultat; que j’ai l’envie mais que ce n’est guère réciproque (et que en plus ça coute cher pour pas grand chose en fait), et que donc, pratiquement, je n’évolue pas beaucoup pour l’instant alors que j’aime énormément ce sport et ses sensations; tout comme le ski. En résumé, c’est très frustrant! Voilà, alors les compétitions, les classements….! Bonne journée à vous. Stephane
Bonjour Stéphane,
Tu vas très certainement retrouver ton niveau d’avant et même le dépasser si tu persiste dans ta démarche et si ta passion pour ce sport perdure.
Si la communication avec ton professeur est un peu difficile, n’hésite pas à lui faire des infidélités et à faire appel à des confrères à lui, même ponctuellement. Une heure de cours avec un professeur motivé, intéressant et ouvert d’esprit te sera bien plus profitable que plusieurs heures avec ton professeurs actuel.
Bonne continuation
Vincent