Hervé Romain a fondé avec son frère Florent un camp d’entrainement international pour les jeunes joueurs de tennis situé près de Narbonne dans le midi de la France. L’objectif avoué pour les pensionnaires de la Romain Tennis Team est tout simplement l’accession au plus haut niveau mondial. Pour ce faire, un programme d’entrainement particulièrement complet, exigeant et réfléchi permettra à chacun des joueurs et joueuses qui intègrent la RTT, de partir avec les meilleurs atouts pour intégrer l’élite du tennis mondial.
Si Florent Romain se charge de l’entraînement des espoirs âgés de plus de 12 ans, Hervé Romain s’occupe plus particulièrement du recrutement et de la formation des plus jeunes. Hervé a bien voulu évoquer pour nous dans un entretien très complet, sa vision de la formation des jeunes au plus haut niveau mais aussi sa vision du tennis en général avec à la clef, des excellents conseils qui seront utiles à tous les joueurs, joueuses et parents.
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Transcription texte de l’interview
Vincent Bonnin : Pour démarrer j’aimerais que tu nous parles un petit peu de toi, si tu veux, de ton académie : quelle est le but de ton académie de tennis qui est près de Narbonne ? Quelle est sa philosophie ? Comment est-ce que vous avez eu l’idée de monter, toi et ton frère, cette académie ?
Hervé Romain : Avec plaisir. Je suis Hervé Romain, coach de tennis professionnel, j’ai donc un diplôme d’entraîneur de tennis. J’ai complété ce diplôme par une formation de préparateur mental et une formation de préparateur physique. Parallèlement à ça, j’ai fait aussi des études universitaires de sciences physiques qui me servent énormément pour tout ce qui est biomécanique du sport. Effectivement j’ai monté, non pas une académie mais un camp d’entraînement. On insiste bien là-dessus avec mon frère, ce n’est pas une académie proprement dit où on vient étudier le tennis mais plutôt un endroit où on vient s’entraîner, tout simplement, et progresser au niveau du tennis. On s’est spécialisés, avec mon frère depuis une vingtaine d’années, sur la formation des jeunes enfants que l’on prend assez tôt et que l’on forme sur tous les plans, de manière à les amener au plus haut niveau. Alors notre premier jet c’est donc Léa¹, ma nièce, la fille de Florent. On a commencé avec elle quasiment à la naissance, elle est née en 99 et suite à ça sont venus se greffer d’autres enfants avec d’autres parents qui avaient le même projet que nous.
Vincent Bonnin : Moi ce qui me plaît beaucoup dans ce que j’ai pu en comprendre c’est que donc c’est une académie où on fait du tennis et où on fait aussi du multisport – les filles font de la danse… J’ai l’impression qu’il y a vraiment une spécificité dans votre académie à ce niveau-là dans l’acquisition de tout un tas de savoirs biomécaniques chez les jeunes.
Hervé Romain : Oui, disons que même si on a pour objectif de faire des joueurs de tennis, dans la formation il faut partir toujours sur du général, que ce soit sur le plan tennis, sur le plan tactique, sur le plan physique… On part toujours du général pour aller de plus en plus dans le spécifique donc il est important sur de très jeunes enfants de faire du multisport et d’acquérir énormément de compétences en pratiquant beaucoup d’activités sportives qui donnent un répertoire moteur général dont on va se servir pour après passer sur le spécifique tennis. On oblige les enfants à faire de la gym jusqu’à 10 ans -donc tout enfant venant dans notre académie a l’obligation de s’inscrire à un club de gym et de pratiquer la gym deux à trois fois par semaine. Ça permet aussi de faire ce que nous on ne peut pas faire éventuellement sur le terrain ou en préparation physique.
Vincent Bonnin : On s’aperçoit aussi que les enfants qui ont fait jeunes de la gymnastique et qui évoluent vers des carrières de tennismen professionnels – tennisman ou tenniswoman – se blessent moins s’ils ont fait du multisport quand ils étaient jeunes et qu’ils ont acquis certaines qualités physiques, on va dire.
Hervé Romain : C’est-à-dire que maintenant on a le retour. Jusqu’à présent on faisait les choses sans avoir vraiment de recul. Maintenant c’est vrai qu’il y a eu des études de faites et on a un recul là-dessus et effectivement en pratiquant du multisport, on va automatiquement mieux se muscler, on va automatiquement mieux se former et ce qui empêchera des blessures par la suite. En passant au tout spécifique trop tôt, on va développer que certains muscles – le tennis est un sport très asymétrique – et on va, vers les 15/16 ans, amener l’enfant à des blessures assez graves. On se retrouve souvent avec des parents qui nous amènent des enfants de 10/12 ans qui, une raquette à la main, sont extraordinaires, ont de très grandes compétences, de belles habilités motrices au niveau tennis. Par contre, on leur met un ballon au pied ou même un ballon à la main et ils ne peuvent pas jouer au basket, ils ne peuvent pas jouer au foot et automatiquement ça va se répercuter par la suite ; le tennis de haut niveau – c’est un sport de compensation par la suite – donc si on n’est pas d’abord un sportif avant d’être un tennisman de haut niveau, on va automatiquement à l’échec.
Vincent Bonnin : Est-ce que ça fait partie des choses qui différencient ton académie de ce qu’on peut faire, par exemple, à la fédération française de tennis, dans les filières officielles fédérales? Est-ce qu’avec ton frère vous aviez envie de tester des choses en fait ? De mettre en application des idées que vous aviez sur le développement sportif des jeunes ?
Hervé Romain : En gros, nous on forme des jeunes pour faire du sport de haut niveau. Alors on les prend très très jeunes car on s’est aperçu que pour arriver à un haut niveau, c’est avant tout un projet familial et un projet personnel qui démarre maintenant très très tôt voire même à la naissance pour certains. Donc si on se différencie là-dessus c’est que, oui, là on affirme que pour devenir un tennisman – un top 50– il faut absolument démarrer très tôt -non pas le tennis, mais déjà démarrer son projet de formation très très jeune et suivre une certaine programmation. Alors, c’est là-dedans qu’on se différencie, c’est qu’avec un papa qui est ex-sportif de haut-niveau, qui a beaucoup voyagé sur le circuit, avec notre expérience personnelle en tant qu’anciens sportifs de haut-niveau et d’entraîneurs de tennis : on a mis en commun, avec mon frère, nos connaissances pour mettre en place une certaine programmation, mettre en place une certaine progression avec des étapes, en partant de zéro – à la naissance – jusqu’à mener un jeune à très haut-niveau dans le top 50 mondial – pour les filles vers 20 ans, 21 ans et chez les garçons 22, 23, 24 ans.
Vincent Bonnin : Par rapport aux jeunes que vous entraînez, il y a une espèce de personnalisation ? Vous faites des programmes personnalisés pour les enfants ou c’est plutôt un enseignement général ?
Hervé Romain : Non on a un socle de base mais automatiquement on est face à des êtres humains, donc on est obligés de personnaliser. On voit même sur, par exemple, des 2004, quand on prend exemple sur Loris Théron qu’on a dû passer en revers à une main – alors qu’il est déjà très jeune, c’est un 2004 – on a beaucoup hésité mais devant sa personnalité, on a été obligé de le passer rapidement à une main, alors que la plupart de nos joueurs jouent à deux mains. On a des spécificités aussi par rapport, par exemple, à une fille –une 2005- Inès, qui est très douée à la volée et donc on fait un peu comme cela se passe aux Etats-Unis : c’est-à-dire que si on a un joueur qui est plutôt attiré par le filet, pourquoi pas le faire jouer à la volée dès le plus jeune âge puisque de toute façon ses compétences sont là et donc pourquoi ne pas développer dès le plus jeune âge un gros service, une volée, un smash puisque de toute façon ce joueur-là a ces qualités-là? Dans le tennis, on ne peut pas faire du général si on veut faire du haut niveau ; on est obligés de vraiment personnaliser l’entraînement, sans quoi on n’arrive à rien.
Vincent Bonnin : On va s’adresser aux parents de jeunes joueurs et jeunes joueuses, qui jouent bien et qui ont des possibilités, qui commencent à faire des tournois… qu’est-ce que tu donnerais comme conseil à ces parents-là, qui se posent beaucoup de questions souvent ?
Hervé Romain : Alors déjà, ça dépend de l’âge mais on conseille à des parents qui ont des enfants de 9/10 ans de ne surtout pas se calquer sur le haut-niveau. C’est l’erreur vraiment à ne pas commettre et que l’on voit souvent. Et justement d’abord de travailler plutôt la technique, avant de commencer à les mettre sur des tournois. Pour nous, les enfants commencent trop tôt à jouer des matchs, à acquérir un esprit de compétition. Avant d’aller au combat, il faut d’abord apprendre à manier des armes et donc ce que l’on conseille c’est de d’abord, jusqu’à 12 ans, de privilégier la formation – et donc jusqu’à 12 ans, c’est plutôt du travail technique – avant de privilégier les matchs. Ensuite, une fois que l’on est formé techniquement, on peut un peu plus insister sur le physique et sur la tactique et donc après aller en match à partir de 13/14 ans. On voit déjà des enfants de 9 ans/10 ans qui sont infects sur le terrain, avec des comportements inadmissibles. Deuxième chose, on voit beaucoup aussi d’enfants –là on l’a encore vu au mois de juin, on a eu des jeunes en préparation du championnat de France, des jeunes pour les championnats de France 12 ans et 13-14 ans qui vont en championnat de France – donc qui sont les meilleurs de leur ligue – et qui ne savent pas se replacer, qui n’ont pas de schéma de jeu, qui se mettent à servir et si vous arrêtez l’enfant avant de servir, il ne sait pas quelle zone viser au service alors que ce sont des gens qui sont censés aller au championnat de France donc considérés comme l’élite française au niveau du tennis. Donc cela veut dire qu’il y a un problème de formation sur ces joueurs-là et c’est pas normal d’envoyer au combat des enfants qui n’ont aucune arme.
Vincent Bonnin : Cela rejoint un petit peu ce que je pense. Donc plus viser sur le long terme et avoir une vision des choses à long terme plutôt que de se baser sur les résultats à court terme et notamment les résultats chez les jeunes qu’il faut relativiser en fait beaucoup ?
Hervé Romain : Tout à fait. Tout à fait. On a la chance d’avoir des enfants qui commencent très jeunes le tennis donc on a le temps, on a beaucoup de temps pour les former. Ce n’est pas comme il y a 30 ans en arrière où on commençait à 11/12 ans à jouer au tennis. Maintenant, les enfants commencent à 4/5 ans et c’est dommage de gâcher le potentiel de ces joueurs en ne pensant pas à long terme. On a du temps, autant les former correctement pour les envoyer ensuite dans les tournois et les faire progresser.
Vincent Bonnin : Alors on va maintenant quitter le monde des jeunes et on va plutôt aller chez les adultes amateurs qui font des compétitions, qui font des tournois… vous avez sorti un DVD – on en reparlera tout à l’heure – qu’est-ce que tu donnerais comme conseils à de jeunes adultes amateurs qui ont envie de progresser dans le jeu ?
Hervé Romain : Alors déjà : il y a beaucoup trop d’adultes qui pensent qu’ils ne peuvent pas progresser. Moi j’ai vu encore cette année un papy –on peut dire un papy de 82 ans – progresser que ce soit techniquement ou tactiquement. Donc déjà se mettre dans la tête qu’à n’importe quel âge on peut progresser, il suffit de s’en donner les moyens. Si on veut évoluer rapidement dans le tennis : déjà, travailler physiquement et tactiquement. Sur des amateurs, on retrouve la même chose que sur des jeunes, on a peu de gens qui connaissent la stratégie, la tactique au niveau du tennis, alors que ce sont des choses qui sont basiques, assez simples à comprendre et qui permettent d’évoluer rapidement au niveau des matchs, au niveau des tournois. Deuxième chose, on peut travailler physiquement, c’est facile de se tenir, de se mettre à courir deux fois dans la semaine, trois fois dans la semaine, plutôt que de ne privilégier que du tennis. On a aussi beaucoup d’amateurs qui préfèrent faire trois parties dans la semaine plutôt que de faire deux parties en courir une fois et après ça se retrouve automatiquement en tournois : on a beaucoup moins de physique. Il vaut mieux privilégier deux entraînements dans la semaine et une sortie à vélo ou une course de 45 minutes que de venir jouer, s’entraîner trois fois dans la semaine. Deuxième chose, quand on est sur le terrain, on voit beaucoup d’adultes qui s’entraînent, s’échauffent 5 minutes puis font des matchs – alors le match c’est bien, mais pour progresser il faut aussi faire un petit peu d’exercices. Alors sur une heure d’entrainement, on pourrait faire 20 minutes d’exercices suivie de 40 minutes de match.
Le tennis c’est quoi ? Ce sont des choses qui sont combinées correctement de manière à gagner un adversaire. Ça commence par quoi ? Ça commence par un service, ça commence par un retour. Si on regarde un entraînement : combien de fois on travaille le service ? Combien de fois on travaille le retour ?
Vincent Bonnin : C’est vrai que tous les entraînements, il faudrait faire des services et des retours.
Hervé Romain : Malheureusement, nous sommes dans une culture où on aime bien taper la balle on aime bien se mettre en échange, tranquillement – fond de terrain. Il y a une semaine, je voyais deux dames qui sont venues taper sur le terrain d’à côté et elles ont fait une heure d’échange. Alors effectivement, si ces dames se ramènent en tournoi, il ne faudrait pas s’étonner qu’il n’y ait pas énormément de réussite. Elles sont dans des échanges : échanger, s’envoyer la balle ; alors que le tennis – effectivement tennis ça vient de là, on disait ‘tenez’, ‘tenez’ on donnait la balle à son adversaire – sauf que maintenant c’est devenu un sport de puissance, un sport de rupture où justement on essaye de tuer l’échange, donc dans l’entraînement ça doit se refléter. On doit entraîner les joueurs et on doit s’entraîner de manière à tuer l’échange, à essayer de jouer avec son adversaire et jouer avec son adversaire ce n’est pas lui envoyer les balles gentiment, c’est essayer justement qu’il ne touche pas la balle. Souvent en tant qu’amateur, on oublie cela parce qu’on est dans le plaisir de taper des balles, d’échanger avec un camarade et plutôt de s’envoyer des balles faciles. Et quand, malheureusement, on se ramène en tournoi c’est complétement différent : on a l’adversaire qui veut nous faire mal et comme on n’a pas l’habitude de cette situation-là, on se retrouve très embêté.
Vincent Bonnin : Moi je me bats un petit peu contre cette idée reçue comme quoi quand on a commencé le tennis tard, on ne peut pas avoir une belle technique. Qu’en penses-tu ?
Hervé Romain : Alors cela dépend du vécu sportif que l’on a. Souvent les joueurs qui commencent tard, ce sont des anciens rugbymen, des anciens footeux, on en voit très souvent, des coureurs à pied, donc ils ont déjà une certaine culture, un certain répertoire moteur. Mais même si on n’a jamais fait de sport, ne serait-ce que monter des escaliers, c’est une façon de marcher, c’est une façon de faire un geste et ce geste c’est le geste qu’on emploie quand on joue au tennis. Donc il suffit de faire appel à des répertoires moteurs simples de la vie et d’y réfléchir pour pouvoir les répéter et les mettre dans le cadre du tennis.
Vincent Bonnin : Donc en fait on peut adapter ce qu’on fait dans la vie courante au tennis pour améliorer sa gestuelle en fait ?
Hervé Romain : Tout à fait. La technique dans le tennis, c’est pas le plus difficile. D’ailleurs chez des enfants, on commence par quoi ? On commence par de la technique, ça veut dire que peut-être c’est pas le plus difficile. Après le tennis, c’est la tactique, le physique, le mental et le mental ainsi que la tactique c’est un gros pourcentage dans le tennis. Plus que la technique d’ailleurs. On voit des joueurs, avec des techniques complétement différentes, se débrouiller et arriver en seconde série. Donc ce n’est pas le vécu sportif qui fait le joueur. Deuxième chose, il faut aussi avoir envie de travailler, de changer ses habitudes pour progresser. Ceux qui stagnent souvent sont des amateurs qui n’ont pas envie de changer les choses et préfèrent rester dans ce qu’ils ont l’habitude de faire. Donc il y a 10 ans, ils jouaient exactement de la même manière que maintenant et donc c’est normal que le classement n’évolue pas beaucoup.
Vincent Bonnin : On va terminer en parlant de votre page internet : RTT Team sur lesquelles on peut vous contacter et sur lesquelles on peut commander votre DVD – enfin vous avez 3 DVD, une trilogie, qui explique le physique, la technique et la tactique. J’ai eu la chance de les avoir vus et d’avoir beaucoup apprécié un contenu très complet, est-ce que tu peux nous en parler en 2 mots et nous dire à qui ça s’adresse ?
Hervé Romain : Oui, alors au départ on est un organisme de formation de jeunes dans lequel on forme des jeunes à l’année mais aussi des stagiaires qui viennent dans notre camp d’entraînement régulièrement et suite à ça, on avait beaucoup de parents qui filmaient et qui reprenaient les exercices tous seuls, avec leurs enfants. Donc sur le coup, on a eu l’idée de sortir un DVD où l’on montre justement ces exercices, de manière à ce que cela soit plus cadré, où l’on donne vraiment les étapes d’apprentissage car ces exercices-là se font dans un certain ordre. Donc, voilà, on a sorti d’abord un DVD sur la technique où l’on montre les différentes étapes d’apprentissage du coup droit, du revers, du jeu de jambes, du service et on va bientôt sortir la volée et d’autres étapes ! Et suite à ça, on a aussi sorti un DVD sur le physique car pour arriver à faire des choses au niveau technique, il faut quand même avoir des muscles, il faut quand même avoir un répertoire moteur et c’est quasiment le plus important, donc on a sorti un DVD sur des exercices d’apprentissage au niveau physique. On a fini par la tactique, la tactique de base, ce que l’on fait tactiquement, ce que l’on apprend chez nous à nos joueurs et voilà, c’est comme ça que Léa vient déjà de gagner son titre de champion de France. On a mis ça en place pour que justement, il y ait vraiment un ordre chronologique, il y ait vraiment les étapes qui soient respectées dans l’apprentissage. On ne peut pas faire du sprint avant d’avoir commencé à travailler la technique de course. On doit travailler les bonnes choses au bon moment et donc on voulait que cela soit bien cadré sur ces supports-là qui sont les DVD, parce que l’image c’est vraiment le meilleur support pour ce genre de choses.
Vincent Bonnin : D’accord. Donc à conseiller à toutes les personnes qui travaillent avec des jeunes ?
Hervé Romain : Voilà. Donc c’est à conseiller aux parents, qui ont des enfants qui jouent pas mal au tennis ou qui voudrait que leur enfant joue au tennis avec de bonnes bases, à conseiller pour les entraîneurs de tennis et aussi pour des amateurs qui sont en quatrième/troisième série. Le prochain DVD qui sortira sur la technique, le volume 2, ce sera pour justement du plus haut niveau où on prend les techniques suivantes, les étapes qui mènent vers le négatif, la première série. Ça sortira, on va dire, fin septembre, début octobre.
Vincent Bonnin : Et bien, je vais te remercier, Hervé, pour cet entretien très intéressant et te souhaiter un bon courage et une bonne chance pour tous tes prochains élèves de la RTT Team.
Hervé Romain : Merci à toi et bon courage à tous tes blogueurs !
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1 Léa Romain est championne de France 2013 des moins de 14 ans et vient de se qualifier pour le Master Nike International Junior Tour qui se disputera à Miami en décembre 2013.
Super interview, j’ai deux petiot de 5an presque 6 (le temps passe vite) et le conseil du multisport, c’est génial, ne soyons pas borné, ouvrons nous au monde pour trouvez le bon relachement au bon moment….
S’il n’y avait qu’un seul conseil à retenir de cet entretien pourtant particulièrement fourni ce serait celui là : diversifiez un maximum les pratiques sportives de vos enfants. Ce ne sera que bonus pour la suite de leur vie.
Mais ce conseil ne limite pas aux pratiques sportive. Même si votre enfant se destine à un carrière de joueur de tennis pro, il sera toujours bon de laisser de la place dans son planning à des activités culturelles ou artistiques comme le dessin, le théâtre ou la pratique d’un instrument de musique. Cela ne nuira pas à ses résultats sportifs, bien au contraire.
C’est vrai que devenir un sportif pro, ca fait rêver mais bon faut rester réaliste c’est dur dur et à part Ferrer qui fait 1m75 , dans le top 10,le gabarit est important.
Il y a tellement de belles choses à faire, vive la musique et tout le reste aussi. Varier les plaisirs ça maintient la motivation au beau fixe !
Bonjour et merci pour cette excellente interview…
Je me suis procuré la trilogie, qui m’a appris pas mal de choses, avec plein d’exercices technique, tactique ou physique, très clair sur la manière de les enchainer, ainsi que sur la chronologie de l’apprentissage!!! En tous cas, ça m’a donner envie de me lancer à fond avec mon petiot de tout juste 5 ans, je vais m’évertuer à suivre les conseils prodigués par Romain .
Merci Romain et bravo pour ton blog Vincent !
Bravo Renaud,
Je pense que c’est un excellent investissement que tu as fais ici. Voila une très bonne manière de canaliser l’énergie de ton petit qui ne doit pas en manquer comme la plupart des petits garçon de son âge.
Vincent
Bonjour,
Superbe interview que je ne découvre que maintenant. J’ai un fils de 15 ans qui à voulu se mettre au tennis l’an dernier après avoir fait 5 ans de foot. Il a des qualités physiques assez exceptionnelles (195 cm à 15 ans), sait déjà frapper un revers lifté techniquement très beau (une main), un coup droit sûr, un service lourd et une deuxième très kickée. Bref, il est monté 30/2 en 8 matchs pour sa première année, sans aucune expérience de la compétition. Il accroche des 15/5, 15/4 à l’entrainement. Je rappelle qu’il joue vraiment depuis seulement 1 ans et demi… Cette année, je compte l’entrainer mais ne projette aucun tournois. Évidemment ce n’est absolument pas comparable avec un Rayane Roumane, mais au travers de la description que je viens de te faire, quel niveau crois-tu qu’un gamin comme lui puisses atteindre ? Donne-moi une réponse franche et directe STP. Merci et bravo pour tes vidéos sur Youtube également…
Bonjour Gabriel,
Je suis très content que cet entretien avec Hervé Romain t’aie intéressé, cet entraineur m’a personnellement beaucoup impressionné.
Pour ce qui est du niveau maximum que peut atteindre ton fils, c’est évidemment une question très délicate car beaucoup de facteurs rentrent en jeu. Je n’aime pas personnellement fixer des limites à l’ambition des joueurs car comme le dit si bien un proverbe arabe « qui se cherche des limites, en trouve sans limite ».
Maintenant si tu rêve que ton fils atteigne un jour le top 100 mondial, sache que ce n’est pas complètement impossible mais quand même très peu probable.
Plus raisonnablement, avec l’aide d’un ou de plusieurs bon techniciens du tennis (indispensable), un travail soutenu et régulier ainsi qu’un programme de compétitions bien pensé : je le vois bien atteindre vers l’âge de 25 ans (il faut voir sur le moyen voir long terme) un niveau de milieu de seconde série (entre 3/6 et 0).
Bon courage à tous les deux dans votre beau projet et n’oubliez pas que la ténacité paie toujours au tennis.
Vincent
Bonjour, merci Vincent pour cette interview très intéressante.
Je suis d’accord certains points dont Hervé Romain nous parlent, je pense que sa vision sur la formation des joueurs est plutôt pertinente.
Ce qui me gêne, en tant que parent, éducateur, c’est cette idée de « projet » (familial, de l’entraîneur.. ) dés le plus jeune age avec les risques et les dérives que cela comportent.
merci Azten pour ton commentaire,
La caractéristique de la structure d’Hervé est portée vers le très haut niveau avec des objectifs très ambitieux pour ses élèves puisque c’est rien moins que le top 30 mondial qui est visé à chaque fois.
Pour atteindre un tel objectif, il est nécessaire de faire débuter l’enfant à un âge ou il n’est pas en capacité de faire un choix ainsi que de mobiliser toutes les énergies possible autour de lui (d’où l’idée de projet). Cela comporte effectivement beaucoup de risques de dérives et de souffrances en tout genre. Mais il n’y a que de cette façon que l’on fabrique les champions de tennis mais pas seulement : les premiers prix de conservatoire de l’orchestre national de Paris, les danseuses étoiles, les majors de promo des plus grandes écoles ont le plus souvent subi le même genre de traitement et sont le plus souvent issus de projet familiaux.
Hervé a la grande honnêteté de ne pas dissimuler cette composante qui peut gêner la plupart des gens et que la plupart des médias occultent préférant raconter l’ histoire que veux entendre le public : celle du jeune surdoué que les parent n’ont absolument jamais poussé et qui a toujours adoré pratiqué son sport par dessus-tout.
Après, qu’est-ce qui est le mieux pour l’enfant? Qu’est-ce qui va faire son bonheur futur? Je n’ai malheureusement pas de réponses.
Vincent