Le replacement est le déplacement que fait le joueur après avoir frappé son coup, dans le but d’être dans la meilleure position possible pour jouer le coup suivant.
Selon la distance qu’il a à parcourir, le joueur se replace en pas chassés, pas croisés ou pas courus.
La notion de replacement est un peu abstraite pour le débutant, mais il est essentiel que celui-ci la comprenne et l’assimile pour progresser. C’est plus la qualité du replacement qui fait la différence entre le joueur moyen et le bon joueur que la rapidité du déplacement.
Christian Rieu, dans son ouvrage les fondamentaux du tennis, explique que pour monter en troisième série (classement français), les compétiteurs de quatrième série doivent apprendre à se replacer plus vite qu’ils ne se déplacent (alors qu’ils font le contraire).
L’approximation du débutant
Je passerai rapidement sur le cas du débutant qui attend que sa balle soit revenue pour se diriger vers elle. Je voulais plutôt évoquer le cas du joueur volontaire et motivé qui se replace systématiquement au milieu du court entre chaque frappe du fond du court. Ce replacement qui, intuitivement, pourrait paraître correct, peut en réalité être largement optimisé par l’application d’une vieille théorie pourtant toujours d’actualité.
La théorie des angles au service du replacement
Si j’ai évoqué une vieille théorie c’est qu’on la doit à l’immense Henri Cochet (1901-1987), vainqueur de 6 coupes Davis et détenteur de 7 titres du grand chelem entre 1926 et 1932.
Dans l’idéal, le replacement du joueur en fond de court ne se fait pas au milieu du court mais dans la bissectrice des angles formés par les possibilités de l’adversaire.
Pour les néophytes en géométrie, je rappelle que la bissectrice est la ligne droite qui sépare un angle en deux angles égaux.
Exemple 1 : la balle croisée
Dans ce premier schéma le joueur A, joue un coup-droit décroisé (ou un revers croisé) sur le revers du joueur adverse en B.
Les possibilités de l’adversaire, à partir du point B, sont alors de jouer entre P1 et P2. La bissectrice de l’angle formé par P1, B et P2 est la droite R où se trouvent les points de replacement idéaux du joueur A.
A, qui a choisi de se replacer en R1 à deux avantages par rapport au joueur qui se replace au milieu de la ligne de fond de court.
1, il parcourt un chemin plus court
2, il s’expose moins à un coup de débordement côté revers (en P2), qui pourrait bien lui être fatal.
En pratique :
Si le joueur adverse joue un coup sur la ligne de fond, dans un des deux coins du court, vous avez tout intérêt à croiser votre réplique. Vous serez alors pratiquement replacé.
Exemple 2 : la balle long de ligne
Le joueur A, choisit de jouer le long de la ligne.
L’adversaire à partir du point B, peut alors jouer en P1 ou en P2. Le replacement du joueur A au fond du court se fera en R1, ce qui n’est pas une bonne affaire, pour trois raisons.
1 il parcourt un chemin plus long pour se replacer.
2 Dans le cas où il ne s’est pas replacé assez vite, il s’expose à un contre dangereux, côté coup droit en P2.
3 Si A se précipite, l’adversaire peut jouer un contre- pied en P1, ce qui, sur une terre battue glissante peut s’avérer très difficile à jouer.
En revanche, dans le cas ou A choisi de monter au filet et monte droit devant lui, il se retrouve placé du bon côté du terrain (le placement idéal étant en R2).
Moralité
Quand vous êtes dans un coin du fond de court et que vous décidez de jouer le long de la ligne :
1 Ne le faites que si vous êtes sur de déborder l’adversaire (balle facile ou moyenne) et allez-y franchement.
2 Suivez votre coup au filet.
La bonne compréhension de ces règles m’a permis de gagner en régularité, d’économiser mes forces et de prendre des risques à meilleur escient.
Dans la deuxième partie, je vous présenterai une autre conséquence pratique de la théorie des angles.
Bonjour,
Mon partenaire d’entrainement qui a des coups propres mais pas exceptionnels base (à raison) son tennis sur son repositionnement (bissectrice).
Il est toujours bien placé et, de fait, peut bien taper la balle (jamais en rupture).
Grâce à ça (et au bon mental + bonne stratégie), il est classé 15/2.
Pour le battre, il faut être un bon 15 ou un trés bon 15/1.
les 15/3 et autres 15/4 prennent des 6/1 – 6/2 bien que tennistiquement ils semblent plus forts sur le terrain.
Bon article.
Nicolas.
Merci Nicolas pour ton témoignage très parlant.
La vitesse, la promptitude et la justesse dans le replacement permet de faire effectivement une énorme différence dans le jeu.
Souvent les joueurs pensent que c’est en améliorant leur vitesse de pointe qu’il seront mieux placé sur la balle alors que c’est en travaillant leur replacement qu’il obtiendront les meilleurs résultats.
Super ! Très intéressant.
Je pense que mon adversaire d’hier, qui m’a mis 6/1 6/0, appliquait ces principes. J’avais l’impression de frapper contre un mur alors qu’il donnait l’impression de faire dix fois moins d’effort et d’être toujours au bon endroit. je comprend mieux.
Je vais m’appliquer à mettre tout ça en pratique.
Merci
intéressant, je vais mettre en pratique le replacement. merci
merci Vincent pour cet exposé sur la théorie des angles, que je vais m’empresser de mettre en pratique; Cependant, je suis gaucher, alors au moment de frapper mon revers lifté, est ce que je choisis de croiser pour optimiser mon replacement, mais alors je m’expose au coup droit de mon adversaire ? ou alors est ce que je joue un revers le long de la ligne sur son revers mais alors je mettrais plus de temps à me replacer dans le bon angle ? question difficile !
Merci Seb pour ton commentaire et ta question très pertinente,
En tant que droitier je me retrouve dans le même cas quand je joue un gaucher. Si mon adversaire gaucher me fixe avec son coup droit sur mon revers, j’ai tendance à plutôt croiser. Je recherche alors la longueur de balle et un effet coupé à rebond le plus bas possible. Mon but est de simplement neutraliser l’adversaire en attendant, soit une balle courte soit une balle plus lente qui me permettra de me décaler en coup droit (note bien que cela peut-être une balle liftée haute si cela neutralise mon adversaire).
Si mon adversaire ne monte pas au filet à contre-temps, ce coup de neutralisation est largement suffisant.
Mais n’oublie pas qu’en tennis rien n’est figé et un changement de direction en jouant le long de la ligne peut-être bienvenu pour surprendre ton adversaire. A ce moment là, n’essaye pas de jouer trop vite pour avoir le temps de te replacer correctement car tu t’expose alors au contre croisé (ainsi qu’au contre pied long de ligne).
Vincent
A 69 ans je découvre qu’il y a toujours moyen de s’améliorer
demain matin je efforcerai de mettre en application ces principes
je vous informerai des résultats
Merci Guy pour ton commentaire,
Attention tout de même, ces notions théoriques mettent un peu de temps à mettre en pratique. Cependant une fois acquise cette théorie des angles, c’est pour la vie (tout du moins ta carrière de joueur de tennis).
contrairement à ce que j’avais annoncé je n’ai pas pu mettre en pratique cet aspect car j’ai joué en double .D’ ailleurs je pense qu’il serait aussi utile d’étendre tes conseils pour les jeux en double car arrivé à un certain âge on joue plus souvent en double qu’en simple (arthrose et autres bobos obligent)
Bonjour Guy,
Non seulement je pratique le double mais en plus j’adore ça !
http://blog-tennis-concept.com/tactique-double-tennis/
http://blog-tennis-concept.com/pourquoi-jouer-en-double/
Bonne lecture
Vincent
Bonjour,
Voilà ma question : contre un gros cogneur, faut il mettre la balle long au centre pour ne pas lui donner d’angles ? Du point de vue d’un défenseur, cela me parait logique.
Merci pour votre réponse.
Merci Philippe pour ta question,
Effectivement c’est la solution la plus logique, il faut néanmoins prendre plusieurs autres facteurs en compte. Comment ton cogneur se déplace t-il ? S’il se déplace mal, il peut être intéressant de jouer dans les coins pour le faire courir et le pousser à la faute. De plus, certain de ces cogneurs aiment recevoir des balles au centre pour distribuer le jeu à droite et à gauche. Donc à voir dans le jeu. Ensuite, il y a ton propre style qui rentre en compte. Par Exemple, si tu es un contreur, tu va jouer légèrement sur les côtés pour provoquer l’attaque adverse (pour pouvoir placer ton contre).