S’il est important de maitriser la longueur et la vitesse d’un coup, pouvoir faire gicler la balle au-dessus de l’épaule de votre vis-à-vis ou au contraire pouvoir la faire fuser en dessous de la hauteur de ses genoux vous sera d’une grande utilité pour élaborer votre projet tactique.
Il y a un intervalle ou il est aisé et agréable de frapper la balle : entre le haut de la cuisse et le nombril. Vous aurez remarqué que cette hauteur varie en fonction des individus, puisque personne ne fait la même taille exacte.
On peut cependant remarquer que quand un joueur ou une joueuse frappe une balle à hauteur de hanche, généralement ça se passe bien. C’est vrai, quelle que soit la taille du joueur. En fait c’est quand la balle est jouée plus haut ou quand elle est jouée plus bas que ça se complique.
La balle haute
La balle haute oblige le joueur à se grandir, à jouer sur la pointe des pieds parfois. Surtout, cette balle haute demande, pour qui souhaite la puncher, une musculature conséquente du haut du corps. C’est encore plus vrai côté revers, particulièrement pour ceux et celles qui le jouent à une main. Et encore, les joueurs et joueuse qui sont capable de frapper fort au-dessus de l’épaule à deux mains ne sont pas légion. En fait, quand un joueur doit frapper une balle haute, il opte le plus souvent pour un coup de remise. Ceci est bien entendu valable pour les coups joués à proximité de la ligne de fond de court. En effet plus on joue une balle haute à proximité du filet, plus le smash devient possible.
Cela me rappelle un match que j’avais joué et perdu contre un gaucher sur terre battue couverte. Cet adversaire avait parfaitement appliqué ce principe. Il manœuvra tout d’abord pour amener le jeu dans sa diagonale coup-droit. Il fit gicler ensuite, son coup droit lifté très haut sur mon revers, ce qui m’obligea à remettre difficilement la balle, puis à la raccourcir (méthode Rafael Nadal). Ce scénario se répéta tant et si bien, que je dus rendre les armes en deux petits sets. Je réussis pourtant deux revers gagnant qui clouèrent mon adversaire sur place, mais ce fut, bien sûr, deux revers que je frappai à hauteur de hanche.
Si vous-vous débrouillez pour Jouer plusieurs lift bien haut, et bien long, en direction du revers de votre adversaire, celui-ci ne va pas tarder à vous renvoyer une balle faible que vous allez pouvoir attaquer en suivant. Attention, plus votre adversaire est grand, plus cette stratégie sera difficile à appliquer. Après son match héroïque contre Nadal au premier tour de Roland Garros 2010, John Isner (2m06) répondit aux journalistes qui lui demandait comment il avait réussi à si bien contrer les lifts bondissants de l’espagnol
Vous savez, les balles de Nadal arrivent juste à la hauteur idéale pour moi
Les balles basses
Les balles basses sont une autre affaire dans la mesure où à l’inverse des balles hautes, elles vous obligent à vous baisser sur vos jambes. A cette difficulté athlétique s’ajoute la difficulté technique qu’il vous faut remonter la balle pour que cette dernière puisse franchir le filet. Il est ainsi très difficile d’accélérer une balle basse (les balles basses sont généralement chopées et lentes).
Au contraire des balles hautes qui vont gêner les joueurs de petite taille, les balles basses sont à privilégier contre les adversaires de grande taille.
Voilà qui m’amène à vous raconter un autre de mes matchs que j’ai joués récemment contre un adversaire encore une fois plus grand que moi. Le premier set fut très disputé et très long avec des échanges qui avaient tendance à se prolonger. Je le perdis au tie-break après l’avoir largement mené. C’est alors que mon adversaire me glissa au changement de côté que mes balles basses en revers le fatiguaient. C’était à la fois très mal joué de sa part (de m’avouer ça) et complètement inespéré pour moi. Car au lieu de subir un très légitime coup de pompe après la perte du premier set, je me retrouvais regonflé à bloc. Et c’est ainsi qu’en entamant une campagne de balles basses sur le revers adverse je m’imposais tranquillement dans les deux derniers sets.
Quand vous démarrez un match et que vous souhaitez en savoir un peu plus sur votre adversaire n’oubliez pas de lui faire jouer des balles hautes et des balles basses des deux côtés. Suivant la manière dont il réagit, vous découvrirez peut-être son talon d’Achille.
Avez-vous déjà gagné (ou perdu) un match de tennis sur la base d’un seul petit détail technique ? Je serais curieux de lire ça dans vos commentaires en bas de page.
Un grand merci à Rudolf, mon entraîneur actuel (2013), pour m’avoir inspiré cet article.
Salut Vincent,
Tes articles sont toujours aussi intéressants. J’aime beaucoup tes explications qui sont simples pour les plus jeunes comme moi !
Continue,
Sacha
Bonjour Vincent,
Tout à fait d’accord avec toi, parfois un match peut se jouer sur la bonne analyse du jeu de l’adversaire, de ce qu’il sait ou ne sait pas faire.
Des informations peuvent être recueillies sur le jeu adverse dés l’échauffement.
Des joueurs ont trop souvent l’habitude de se centrer uniquement sur leur jeu en oubliant de prélever des informations importantes sur le jeu de l’adversaire. On ne joue pas un match contre un lance-balles!
Jouer au-dessus de l’épaule et notamment en revers requiert de bonnes qualités tant sur le plan technique que physique. C’est pourquoi le jeu lifté sur revers adverse est une arme à utiliser souvent.
Obliger l’adversaire à jouer bas est très intéressant également mais cela demande une bonne maîtrise du jeu coupé ou du jeu en angle.
Un enchaînement que j’aime bien et qui combine le « faire jouer haut » et le « faire jouer bas » est,du côté des avantages,:
– service lifté sur le revers (d’un droitier)
– revers shopé court sur le coup droit de l’autre côté.
Intéressant car 2 coups difficiles à jouer pour l’adversaire dés le début du point (qui est souvent la fin du point d’ailleurs!)
Merci Alex pour cet enchainement d’expert,
Je l’ai testé hier soir et je dois confirmer que ça marche très bien. (Particulièrement si on enchaine le service lifté avec une volée coupé bien basse)
Bonjour Vincent,
Hier, je regardais une émission à TV5 sur les Noirs de France et justement, on montrait la balle qui a fait gagner Yannick Noah et en a fait le héros noir du tennis. Je n’ai pas réussi à voir pourquoi il avait gagné, mais je pense que c’est un tout petit centimètre qui a fait la différence. Alors, c’est facile d’imaginer combien une position, un lancer peuvent être déterminant. Je suis prête à parier que le perdant de ce match a dû se mordre les doigts de n’avoir pas lancé sa balle un peu plus haut…
A bientôt !
Merci Bernadette pour ce rappel historique.
Yannick Noah était un joueur très athlétique mais aussi (et on a tendance parfois à l’oublier) un joueur supérieurement intelligent qui savait varier à merveille les hauteurs de balles afin de destabiliser ses adversaires.
Certains de ses pairs le surnommaient d’ailleurs à ce propos « le cuisinier ».
Bonjour,
J’ai participer à mon tout premier match en compétition officielle hier soir (remplacement au pied levé). Match en simple. Mon adversaire est classée 30/1. J’ai perdu… Une surprise, non?
Le score 6/1-6/0, pour une durée de 1h10. J’ai justement essayé de varier mes hauteurs de balle, les longueurs et les directions ( les effets pour l’instant je ne sais pas faire, j’ai commencé il y a maintenant 4 mois), je suis assez satisfaite car je suis parvenue à marquer pas mal de point bien plus que je n’espérais quand j’ai vu le classement de mon adversaire d’un soir (au demeurant fort sympa). J’ai réussi à gagner un jeu de service qui a duré longtemps avec un revers gagnant!
Malheureusement, j’ai commis pas mal de fautes essentiellement en longueur ( quaisment rien dans le filet si ce n’est mes mises enjeu), parfois pas de grand chose, mais dehors quand même. Egalement en coups croisés qui finissait dans le couloir.
Je pense encore maintenant que je ne dois pas le regretter car il me semble que c’était le coup à faire. Si tu comprends ce que je veux dire.
Je regrette ce manque de précision quand même qui m’aurait permis de marquer au moins quelques jeux sur mon service.
Mon service est le gros point noir de la soirée. Au moins une double faute par jeu, et j’ai « réussi » à cumuler sur un jeu de service 3 doubles fautes ( c’est simple sur 7 jeux de service, j’ai fait 12 doubles fautes…).
En revanche, mon prof de tennis avec lequel que nous devions faire un « debrief » ensuite, m’a dit que cela était inutile ( que « l’équipe m’avait envoyé à l’abattoir » ),… dommage j’aurais bien aimé en parler. Ah, si volée très satisfaisante et mon revers…… a tenu!
Bon! désolée pour la longueur et cette « auto-satisfaction » un poil immature!
L.
Bonjour Loetitia,
La réaction de ton prof de tennis est compréhensible car de nombreux joueurs et joueuses se découragent vite après une série de sévères défaites.
Tu semble, cependant, avoir compris qu’une défaite n’est après tout qu’un résultat sportif et qu’il faut bien se lancer un jour. Je pense que tu as bien fait de jouer ce match et je trouve intéressante ta démarche de dresser un bilan de ta défaite.
Pour les fautes en longueur, je ne me fais pas trop de soucis. Quand tu arriveras à imprimer un peu d’effet lifté à la balle cela aura pour conséquence de raccourcir les trajectoires de tes coups et de les maintenir dans le terrain.
Pour les balles croisées dans le couloir, parle en à ton moniteur. C’est souvent du à une mauvaise orientation des pieds à la frappe.
Enfin pour les doubles fautes, c’est malheureusement très fréquent lors des premiers matchs. Travaille ta deuxième balle de service avec assiduité à l’entrainement. Lors des matchs, l’émotion lié à la compétition a tendance à faire baisser le niveau des performances de l’engagement. Souffler fort avant de servir peut t’aider à trouver du relâchement.
Garde ta motivation et tu vas progresser assurément.
Vincent
D’abord merci pour ton article, ensuite oui il m’est arrivé de gagner cet été un match mal embarqué.
Mon adversaire était un jeune (17 ans) qui avait un beau jeu assez agressif. J’ai commencé la tête sous l’eau et lui dans sa filière, avec du rythme. J’étais sur la défensive et du coup ne parvenais pas trop à rentrer dans mon match et à régler mon service.
L’avantage d’avoir le double de son âge réside sans doute dans le fait de se servir un peu plus de sa tête. J’ai rapidement vu qu’il ne gérait moins bien les balles longues, volumineuses et liftées sur son revers. Il ne reculait pas et me livrait souvent une balle facile.
J’ai donc gagné quelques points, à base de volées à contre temps.
Ce qui a eu aussi pour effet de dérégler un peu sa mécanique et à moi de régler la mienne.
La suite a été beaucoup presque facile car cette faille était devenue un point de fixation que j utilisais… ou pas. Bref, il a subit la suite.
Je pense avoir gagné surtout parce que mon adversaire se contentait de jouer sans analyser. Il était au dessus en termes de jeu « pur » .
… C’était une victoire bien satisfaisante 😉
Bien joué Quincophonie,
Il est vrai qu’il est étrange de ne pas voir plus souvent les joueurs et joueuses amateur jouer haut et lifté sur le revers de l’adversaire. Quand en plus c’est suivi par une montée à contre-temps, c’est vraiment problématique à contrer.
Bel exemple de détail qui peut faire la différence et semer la graine du doute chez un joueur en pleine confiance. Ton adversaire n’était pas meilleur que toi en jeu « pur », puisqu’il n’a pas été capable de contrer ton enchainement démoniaque.
Vincent
Merci pour ce site , moi qui suis un joueur qui intellectualise trop les coups , j essaie de iouer « sans penser » et lorsque j y arrive la différence de sensations est assez incroyable !!!je suis redescendu 30 , 54 ans , gaucher , ancien basketteur niveau Nationale 3 , c est plutot à la force du jarret que je suis montè 15/5 !!!!j ai un service de « feu » 54 kms/ h , heureusement que je suis gaucher , cela me donne un avantage indèniable !!! ah oui j ai appris sur le « tas » aucune technique si ce n est un gros mental. ma référence + jeune c était J . Mac Enroe mais j ai du jouer comme un Borg de 4éme série n ayant aucune puissance !! j ai commencè le tennis à 30 ans et me suis arrètè 2 fois plusieurs années à cause de mon travail !!! je suiis enthousiaste à lire votre blog et si un jour ou vous passez dans le Nord , faite moi le savoir , ce serait avec plaisir d échanger sur notre passion commune, je lis énormémentet j ai un livre de chevet sur le coaching mental qui , j en suis sur , m a fait gagner qq matchs !!! Bien à vous
Merci José pour ce commentaire intéressant,
Avoir été un ancien sportif de haut niveau est à la fois un avantage et un inconvénient au tennis.
Un avantage car il est possible de compenser une technique déficiente par une excellente condition physique et un mental de fer.
Un inconvénient car, tôt ou tard, un ancien sportif de haut niveau autodidacte en tennis se retrouve confronté à un mur technico-tactique qui ne sera franchi qu’a l’aide du concours d’un expert du jeu. Certaines techniques ne sont malheureusement que très difficilement réinventable par le néophyte aussi doué et motivé soit-il.
Je te félicite pour ton honorable classement de 30 et t’encourage vivement à te faire plaisir en prenant quelques cours avec un moniteur diplomé d’état qui t’ouvrira sûrement des horizons nouveaux.
Vincent
Un très bon article qui incite bien à observer, analyser quand on est sur un court ! un super blog ! de très bons conseils !
Comme le centimètre pour le tennis ; la vie ,elle, ne tient qu’à un fil (en polyamide ?)
bonjour
je joue au tennis depuis 18 mois , je suis 30/5 est j’ai des gros problème avec mon coup droit ( je suis gaucher ) on dit que je prend la balle trop haut , je plie mon bras trop tôt ,et que je suis mal positionner , et je met souvent la balle dans le filet ou en dehors du cour
Bonjour William,
Tu est loin d’être le seul à avoir des problèmes avec ton coup droit qui contrairement au idées reçues est un coup beaucoup moins naturel que le coup droit.
Le mieux est de t’obliger dans un premier temps à prendre la balle de bas en haut (y compris les balles hautes), c’est le plus simple et cela te contraindra peut-être à prendre la balle un peu moins haut.
Pour avoir le bras plus déplié (voire tendu) essaie de prendre la balle avec un plan de frappe plus avancé (frappe devant toi).
Pour le positionnement je te renvoie à cet article
http://blog-tennis-concept.com/placement-coup-droit-tennis/
cet article devrait aussi t’aider
http://blog-tennis-concept.com/4-conseils-coup-droit-tennis/
bon courage à toi et tiens moi au courant de tes progrès
Vincent
Salut à tous, salut Vincent,
Pour commencer, je pense que je suis tombé sur ce blog car je cherchais des réponses sur mon jeu, ton blog est très riche en explications et je tenais à te remercier de partager tes expériences.
Alors me concernant, j’ai 38 ans, je suis un tapeur, et j’aime »le vrai tennis » celui qui donne une satisfaction après l’échange même si on le perd ! Certains joueurs sont présents sur toutes les balles et renvoient tout sans imprimer leur balle d’un effet.
J’ai réussi à progresser en n’essayant de ne plus taper chaque balle, j’étais à 20 ans 30/1, j’ai repris après 10 ans d’absence et je rejoue depuis 6 mois, j’ai je pense conservé mon niveau et la maturité m’a fait vraiment progresser au point que j’ai infligé un 6/0 6/2 à un 15/5, je suis bluffé moi-même de ce résultat.
Mon analyse est simple, jeune je voulais briller sur chaque point avec des balles tapées, aujourd’hui j’ai réellement améliorer mon jeu avec un meilleur placement et une frappe de balle à la bonne hauteur.
Tout ça pour dire que certains joueurs ont une marge de progression impressionnante lorsqu’ils arrivent enfin à se règler et c’est mon cas.
Alors je sais bien que je ne serais pas dans les numéros un français mais je prends un réel plaisir à jouer à ce sport qui se passe autant dans la technique et maitrise du geste que dans la tête.
Bonne continuation à tous.
Patrick.
Bravo Patrick pour ton analyse et ta performance.
Tu es, je pense, comme beaucoup de formules 1 potentielle du tennis. Avoir de la puissance sous le capot n’est pas suffisant, encore faut-il opérer les bon réglages pour exprimer pleinement son potentiel.
Je te sens sur la bonne voie et te remercie encore d’apporter la preuve que le tennis est décidément vraiment le sport de toute une vie.
sportivement
Vincent