La question de la motivation est centrale dans la pratique du sport, car pratiquer un sport demande un effort physique et bien le pratiquer demande des efforts d’assiduité, de volonté, de discipline et même de diététique.
Pour que la motivation soit là, le bénéfice doit être supérieur au sacrifice consenti, c’est pourquoi pour avoir envie de s’entrainer il faut tout d’abord aimer ça.
Cependant, il y a des jours où l’envie de jouer se fait moins forte et où s’installe une certaine lassitude. Dans ces moments- là, il est important de recourir à certaines pratiques qui vont vous permettre de retrouver du mordant dans le jeu.
Voici les cinq techniques que j’utilise personnellement pour garder le même entrain semaine après semaine quand je m’entraîne sur les courts de tennis.
Prendre du plaisir en jouant
Il est aussi important de se poser la question de savoir si le jeu que l’on pratique est efficace que de se demander si l’on y prend du plaisir. Il faut aussi se demander ce qui nous procure du plaisir en jouant. Est-ce de battre ses adversaires ? D’avoir de bonnes sensations en jouant ? De résoudre les problèmes que notre adversaire nous pose ? De mettre régulièrement son adversaire à quatre mètres de la balle?
Accorder son projet technico-tactique à ce qui nous touche personnellement est le meilleur moyen de durer au tennis. Attention, ce n’est pas forcément ce qui va vous apporter les meilleurs résultats sur le court terme. Mais c’est précisément ici qu’il faut faire les bons choix pour garder une motivation intacte au fil du temps.
Quand j’ai démarré la compétition de manière sérieuse, à la fin de mon adolescence, j’étais un semi-marathonien. Mon entourage me conseillait tout naturellement de développer un jeu de défense de type filière longue. Mon physique qui me permettait alors de disputer des épreuves de type 20 km sur route, m’aurait logiquement permis de surclasser mes adversaires en leur proposant un défi d’endurance sur le court. Oui mais voilà, la perspective de passer l’essentiel de mon temps à envoyer des lobs liftés au milieu du court adverse m’ennuyait mortellement. Je rêvais à l’époque de volées tranchantes et de points gagnés en trois coups de raquette. J’ai alors pris la décision de jouer le tennis que j’avais envie de jouer. C’est je pense la raison pour laquelle je continue toujours à jouer aujourd’hui plus de 30 ans après avoir démarré.
Fabrice Santoro, le joueur professionnel français qui a eu la carrière la plus longue, raconte dans son autobiographie A deux mains qu’il a connu une seconde jeunesse en 1997 en décidant, 8 ans après avoir démarré sur le circuit pro de jouer le jeu qu’il avait envie de jouer. Il troqua donc un jeu ultra défensif à bases d’échanges interminables pour un jeu résolument tourné vers l’avant et beaucoup plus ludique à base de prises de balle extrêmement précoces et d’utilisation de toute la géométrie du court. Il connut alors, ses 12 plus belles années de joueur de tennis professionnel.
Regarder des matchs
Il y a une chose qui vient à bout de toutes mes baisses de motivation de joueur, c’est d’assister à de belles rencontres de tennis. Profitez à fond de la chance que vous avez de pratiquer un sport qui en même temps qu’être un jeu est aussi un spectacle.
Vous en avez assez de jouer ? Qu’à cela ne tienne, allez voir jouer des pros ou des semi-pros et régalez-vous de coup spectaculaires, d’enchainements parfaits et de mouvement parfaitement fluides. Faites le plein d’émotions et de belles images de tennis.
Si vous êtes français ne manquez pas d’assister à cet évènement incontournable qu’est Roland Garros. Mais il y a aussi les masters 250, 500 et 1000, les challengers, les futures, les interclubs, la Coupe Davis, la Fed Cup, les tournois de jeunes et les championnats réservés aux anciennes gloires. Quel que soit l’endroit où vous vous trouvez il y a une rencontre de beau tennis qui se joue ou qui va se jouer pas loin.
Après avoir vibré devant quelques belles empoignades de haute volée, votre raquette finira tôt ou tard par vous démanger.
Enrichir sa culture tennis et ses relations
Lire, voyager, faites des rencontres, découvrez de nouvelles manière de jouer. Ce sont autant de moyens de ranimer une motivation défaillante. Vous en avez assez de transpirer sur le terrain, lire de la bonne littérature sur le tennis vous chatouillera les neurones et vous donnera tôt ou tard l’envie de reprendre la raquette.
Vous avez mal démarré votre saison et vous vous sentez pris dans une spirale infernale défaitiste. Profitez-en, vous n’avez plus rien à perdre. Découvrez des terrains que vous ne connaissez pas (Terre Battue, Gazon, Surface hyper-rapide). Voyagez comme Marc (Australie) ou Guy François (Etat Unis). Si vous n’avez jamais exploré ce secteur du jeu : jouez en double. Si vous n’avez jamais joué en équipe, débrouillez-vous pour en intégrer une. Vous pouvez aussi donner du temps à votre club, aider les plus jeunes.
La motivation dans une activité est aussi fortement liée à la qualité des relations humaines que vous y nouez, le tennis ne fait pas exception à la règle.
Prendre des cours avec des moniteurs intéressants
Les moniteurs de tennis intéressants sont comme tous les autres enseignants et formateurs intéressants : précieux et rares. Quand vous en trouvez un (ou une) dont le discours va vous toucher plus particulièrement, profitez-en pour passer un peu de temps avec lui (ou elle) via des heures de court en individuel ou en petit groupe.
Il n’y rien de plus motivant pour moi que de découvrir et d’assimiler de nouvelles ficelles technique ou tactiques qui me permettront d’améliorer mon jeu. Et je connais des coachs au contact desquels j’acquière systématiquement de nouvelles cordes à mon arc. Ce sont de parfait stimulateurs de motivation.
N’hésitez pas à leur poser des questions. Les enseignants de tennis intéressants sont le plus souvent passionnés par leur travail et se feront une joie de vous transmettre leur savoir.
Trouver le bon équilibre entre l’entraînement et la compétition
Si la lassitude s’installe dans votre jeu c’est peut-être aussi que vous ne respectez pas la bonne proportion entre matchs officiel et entrainement loisir. Trop de compétition épuise nerveusement et il est normal qu’une trop grande accumulation de matchs vous donne une sorte de nausée. L’idée de jouer un match officiel doit vous stimuler et non vous contraindre à une obligation. Quand vous jouez des compétitions à contre cœur il est temps de passer davantage de temps sur le terrain à perfectionner vos coups et à chercher de nouvelles options techniques et tactiques.
A contrario, si à force de peaufiner vos enchaînements à l’entraînement avec vos amis, vous avez l’impression de rentrer dans une sorte de routine et de jouer vos coup comme un robot, il est temps de sortir votre calendrier des tournois locaux. Vous avez surement besoin de vous mesurer à l’adversité pour donner du piment à votre vie tennistique. Vos adversaires pointeront très surement les nouveaux secteurs que vous travaillerez par la suite à l’entraînement.
Si vous connaissez d’autres moyens pour rallumer le feu sacré de l’ancien volcan qu’on croyait éteint, je vous invite à vous exprimer dans les commentaires.
Bibliographie (et conseils de lecture)
Fabrice Santoro à deux main : l’autobiographie d’un des joueur les plus motivé qu’ait connu le tennis français.
Andre Agassi Open : Pour comprendre pourquoi le kid de Las Vegas fut aussi une des plus grande Rock Star du tennis des années 90. Une des meilleures auto-biographie de tennis jamais publiée.
Bonjour Vincent,
J’aime bien tes conseils, même si je ne joue pas au tennis… 😉
(Je fais du badminton)
Car ils sont applicables aussi dans tous les autres domaines de la vie !
Merci pour ça
Prends soin de toi
Luc Mister No Stress
Je suis fan de tennis depuis toujours.
2 joueurs préférés : Jimbo et Federer.
Deux joueurs qui me donnent un immense plaisir.
Plaisir que je cherche également en tant que joueur : comme toi, rien ne m’ennuie plus que les interminables rallyes où… rien ne se passe.
Je tente le coup gagnant même s’il sort de deux centimètres… et, s’il est beau, alors je me régale.
Euh… bien sûr, j’en prends plus encore si le coup est gagnant ! 🙂
Cela pour dire que cette notion de plaisir de jouer est à la base de ma pratique de ce sport.
Salut Vincent,
Moi, je suis motivé à fond.
Je supporte de toutes mes forces notre relance féminine.
Et comme Santoro, je vis une seconde jeunesse.
Toujours aussi intéressant
@+
Christian
Bonjour Vincent,
Oui, vraiment, tes conseils sont universels. La motivation et la passion sont des carburants essentiels de nos productions, quelles qu’elles soient.
Très bel article. A bientôt !
Salut,
Les sources de motivation pour ne pas se décourager est de redécouvrir à chaque partie le plaisir du jeu et celui de se voir progresser dans chaque match en technique.
Il faut également éviter de se prendre la tête, relativiser et faire du tennis avec une envie de jouer tout simplement.
Merci Annelisse de nous faire bénéficier de tes trucs pour te motiver au tennis.
Attention cepandant à bien prendre en compte le délai de latence entre l’acquisition du nouveau savoir technique et son application en match officiel. Ce délai peut-être à la base d’une démotivation.
Imaginez que vous décidiez de travailler votre technique d’arrache-pied pour gagner plus de match, il vous faudra faire preuve de la patience nécessaire pour les résultats sous la pression des matchs soit probants.
Notre cerveau ayant tendance à revenir dans ces cas là à ses anciens mécanismes de défense.
Bonjour Vincent,
Ton article est très utile avec ces 5 techniques ou astuces. Je retiens un élément essentiel, c’est le besoin d’apprendre et de progresser par le regard, la lecture, les rencontres ou l’apprentissage. Se dire que l’on n’a pas atteint ses limites ou que l’on peut les repousser est fondamentale et comme tu dis : un bon enseignant est précieux et rare.
Fab
Merci pour ton excellente remarque Fab,
J’ajouterais qu’il ne faut pas se limiter au simple chiffre du classement FFT. Certain joueurs continuent à chercher à apprendre et à s’améliorer bien après avoir atteind leur classement maximum (je pense à certains super vétérans de ma connaissance qui m’ impressionnent sur ce point précis).
Vincent
Exact Vincent étant que naturellement le niveau doit baisser à partir de 30 ans, si on se maintient cela veut dire qu’on progresse. Si tu me le permets, j’ai mis en place une théorie sur ce sujet à ce lien pour mieux comprendre ce que tu voulais dire. Bien à toi.
http://progresser-au-tennis.com/pourquoi-un-tennisman-atteint-son-apoge-vers-29-ans/
Salut à tous !
Moi que je me suis fixé l’objectif de 100 victoires officielles dans ma carrière.
J’en suis à 28 et j’ai commencé en janvier 2013.
Chaque fois que j’entre sur le court, je le prends comme une opportunité de monter une marche supplémentaire vers cet objectif qui a un parallèle, atteindre puis rester dans les 20% de joueurs les mieux classés (comme l’a bien expliqué Vincent dans son blog) le plus longtemps possible.
Je suis actuellement 30/1.
Bravo Fifischillick pour tes 28 victoires, et merci de nous faire partager ton défi des 100 victoires.
Cette manière de voir les choses à le mérite de te faire penser les choses sur le moyen voir long terme plutôt que sur le court terme.
Mon conseil, attention à ne pas te démotiver si ton conteur reste bloqué suite à une série de défaites. Retiens bien que même si tu perds 10 fois de suite (mon record perso c’est 13), il y a des secteurs de ton jeu que tu améliore malgré les apparences.
Bon courage pour ton défi et tous mes voeux de réussite.
Vincent