Après vous avoir expliqué qu’il était possible d’être à la fois attaquant et régulier au tennis, vos derniers commentaires m’encouragent à répondre à quelque unes de vos interrogations sur le jeu d’attaque.
Si être régulier au tennis consiste bien souvent dans un premier temps à limiter le nombre de vos fautes directes, pratiquer un jeu d’attaque efficace c’est d’abord éviter de commettre les sept erreurs suivantes.
Attaquer derrière une balle longue de votre adversaire
Vous devez choisir soigneusement les balles sur lesquelles vous voulez attaquer. Attaquer sur une balle longue adverse est suicidaire car elle ne vous laissera pas le temps de monter et vous fera volleyer trop loin du filet. Toute volée jouée derrière la ligne de service est considérée comme très difficile, c’est pourquoi, si votre adversaire ne fait que des balles longues, vous ne devez tout simplement pas monter au filet, même si vous en avez envie.
Faites preuve de patience et de discernement pour choisir d’attaquer une balle qui va rebondir dans le carré de service. C’est un excellent repère pour démarrer.
A contrario de cette règle, ne pas monter sur une balle courte peut être considéré comme une erreur si vous avez la prétention de vouloir pratiquer un jeu d’attaque.
Ne pas respecter un temps de pose avant de placer son approche
Que ce soit en force ou en contrôle, on apprend assez rapidement où il faut jouer son attaque (on visualise l’endroit). On sait aussi, qu’il ne faut pas perdre de temps. La conséquence de ces deux faits est que, trop souvent, on précipite le mouvement et on néglige de se poser avant de frapper son attaque.
Cette erreur trop souvent répétée m’a couté un set lors du dernier match que j’ai disputé (à l’heure où j’écris ces lignes). Alors que je m’étais appliqué à trouver le déséquilibre dans l’échange de fond de court et que j’obtenais régulièrement des balles courtes idéales, je ratai beaucoup trop de mes attaques. La faute en venait de mon placement trop approximatif et surtout du fait que je ne prenais pas le temps de me poser avant de frapper mon coup.
Il m’a suffi, le set suivant, de simplement marquer le temps d’arrêt nécessaire à la réalisation de mes attaques pour remporter la manche facilement.
C’est fondamental, il est nécessaire de respecter ces deux temps après s’être placé pour frapper la balle.
Dans un premier temps : on se pose, on prépare sa raquette (la raquette est déjà tournée du bon côté depuis longtemps) sa cage thoracique s’ouvre et on inspire.
Le deuxième temps commence quand on commence à souffler avec le transfert du poids de la jambe arrière vers la jambe avant, l’accélération de la tête de raquette, la frappe et l’accompagnement.
On doit démarrer seulement après.
Vous n’avez pas perdu de temps, économisé votre énergie (respiration juste) et placé votre balle au bon endroit (et pas dehors ou dans le couloir).
Ne pas faire de reprise d’appuis avant de placer sa première volée
Le deuxième temps de pause à observer après avoir joué votre approche et après avoir démarré votre course vers l’avant est la nécessaire reprise d’appuis. Elle s’effectue au moment où l’adversaire frappe la balle. Certains techniciens vous diront que cette reprise d’appui doit se faire avant (proximité du filet et temps de réaction limité obligent), au moment où votre balle d’attaque rebondit dans le terrain adverse.
Marquer cette reprise d’appui, les deux jambes écartées et bien posté sur les pointes de pied, vous permettra de partir plus vite dans la bonne direction.
Inutile de courir, il faut partir à point, pourrait être la devise des attaquants. Les deux pauses qu’il vous est nécessaire de marquer avant de jouer votre première volée sont importantes et conditionnent en grande partie la réussite de celle-ci.
Ne pas tenir compte des possibilités de l’adversaire dans votre placement
Même s’il sera nécessaire que vous appreniez au fil du temps à décoder les trajectoires des balles de défense adverses, vous pourrez gagner du temps en effectuant votre reprise d’appui à la bonne place. Il vous suffit alors d’appliquer la théorie des angles à ce cas de figure.
Si le joueur A place son approche le long de la ligne en C1. Son adversaire peut alors jouer le passing le long de la ligne ou le passing croisé. A devra faire sa reprise d’appui en R1 du côté du terrain ou il a joué afin de pouvoir couvrir au mieux, l’angle des possibilités adverses.
Si A a joué son attaque croisée en C2, il devra tenir compte des trajectoires possible des passings adverses. Sa reprise d’appui devra s’effectuer en R2 du côté ou A a joué son coup d’approche croisé.
Si on part de A, vous aurez remarqué qu’il faut faire quelques pas de plus pour se placer correctement quand on croise, que quand on joue le long de la ligne. C’est pourquoi il est plus délicat de monter sur une balle croisée. Surtout que l’effort supplémentaire fourni, nous rend plus vulnérable au contre-pied.
Je vous recommande aussi de ne pas faire votre reprise d’appuis trop près du filet, votre adversaire pourrait alors vous lober facilement.
Une reprise d’appuis opérée un mètre devant la ligne de service vous permettra de reculer assez facilement pour smasher un bon lob adverse.
Produire toujours les mêmes attaques
A force d’entrainement vous êtes parvenu à mettre au point une approche de revers coupé le long de la ligne ou croisée sur le revers de votre adversaire. Votre coup slicé a une bonne qualité de longueur, il rebondit peu et vous laisse le temps de vous poser (reprise d’appuis) au bon endroit (voir point précédent). Tout est bien sauf qu’à reproduire trop souvent ce que l’on maîtrise pourtant bien, notre adversaire fini par anticiper notre attaque qui va perdre de son efficacité dans des quantités proportionnelles à son utilisation.
Ceci est encore pire, si on néglige de faire déplacer son adversaire.
Cela me rappelle un match que j’avais disputé il y a quelques années alors que j’étais précisément monté au classement grâce à la qualité de mon attaque coupé de revers croisée jouée sur le revers adverse. Je jouais contre un vétéran dont j’avais analysé le point faible principal : le revers. Il était incapable d’accélérer ce coup, de le lifter ou de seulement le recouvrir. Son revers était coupé, lent et me laissait tout le temps nécessaire pour m’organiser.
Je profitais donc de l’aubaine pour monter sur son revers à l’aide de mon chop favori. Au bout de quelques montées infructueuses, je dus me rendre à l’évidence : mon adversaire était un surdoué du lob, qu’il plaçait systématiquement à 5 cm de la ligne de fond de court. Après le match mon coach de l’époque m’éclaira sur ce détail technique.
Ton adversaire peut te faire 25 lobs de suite à l’identique, si tu ne prends pas soin de le déplacer avant d’attaquer.
Moralité : mon attaque sur le revers aurait pu être infiniment plus efficace si j’avais pris soin de jouer le coup droit de mon adversaire avant. Pour un défenseur, faire un lob en courant est bien plus délicat que de lober sans avoir à bouger.
Ne pas attaquer derrière son service
Monter au filet en cours d’échange est somme toute assez délicat puisqu’il faut jouer long pour se protéger, varier le jeu pour provoquer la balle courte, se replacer à l’intérieur du court (ou à proximité) et enfin être constamment à l’affut d’une opportunité.
Si vous êtes bon serveur, que vous maitrisez un tant soit peu différentes cibles et différents effets, ne vous privez pas d’attaquer derrière votre service en anticipant le retour faible de votre adversaire. Que le résultat soit une montée en deux temps où en enchainant directement derrière votre service, vous allez vous épargner beaucoup d’énergie en attaquant directement. Après tout, sur le service, vous êtes entièrement maître de la situation et il serait dommage de ne pas le suivre une ou deux fois par set pour commencer afin de surprendre votre adversaire.
Attention à ne pas être trop prévisible et à ne pas retomber dans le défaut du point précédent.
Si vous ne vous considérez pas comme un bon serveur, travaillez ce coup en puissance, précision et variation. Vous finirez forcément par trouver des services qui vont gêner votre adversaire et qui vous permettront d’exploiter son retour faible.
Ne pas avancer sur les secondes balles de service faibles
Dans le même ordre d’idée, si vous êtes paralysé quand votre adversaire vous envoie des services à deux à l’heure dans le milieu du carré de service (ne ricanez pas, ça vous est déjà arrivé au moins une fois, je le sais), monter au filet derrière ce premier coup de votre adversaire est une réponse idéale.
La principale règle à respecter pour cet enchaînement dit de retour-volée est de bien marquer les deux pauses : avant de frapper votre retour et avant de frapper votre première volée (ou votre smash).
Ne cherchez surtout pas à exploser votre adversaire sur votre premier coup. Prenez votre temps, choisissez votre cible et jouez votre retour TRANQUILLEMENT dans le terrain. Le simple fait d’avancer sur une balle bien placée (sans qu’elle soit nécessairement rapide) mettra naturellement votre adversaire en difficulté. C’est pourquoi face à un service faible, il est important de rester humble et de garder son sang-froid.
N’hésitez pas à me faire part de vos expériences sur votre pratique de l’attaque sur le court de tennis dans les commentaires ci-dessous.
crédit photo mise en avant : mptsk
Merci Luc pour ce commentaire amical,
Il y a de nombreux point commun entre le badminton et le tennis. Attention cependant à ceux d’entre vous qui pratiquez le tennis, le badminton est beaucoup plus violent physiquement que le tennis. Echauffement obligatoire donc, avant de jouer avec le volant !
Hello Christian,
Tu remet à l’honneur dans ce commentaire un jeu de raquette que j’adore, le tennis de table. Contrairement au Badminton, ce jeu est vraiment à la portée de tous et à pratiquer sans modération.
Il ne manque plus que le commentaire d’un joueur de Squash et le quatuor roi des sport de raquette sera réuni pour cet article.
Lecture facile et agréable, intéressant et juste assez pointu pour toucher un très large public. Tous mes compliments.
Daniel
Bonjour Vincent,
Le Tennis est un excellent exercice cardio, il a un effet positif sur l’abdomen, il peut donc aider ceux qui veulent avoir un ventre plat sans effort extraordinaire 🙂
Merci!!
Merci Mon,
J’ajouterai que la dépense énergétique et donc la perte de poids est encore plus importante quand on pratique le tennis en compétition.
Merci pour ces très bons conseils ! jamais inutile de se souvenir de tout ça ! je pratique un tennis très offensif et ait parfois le défaut de me précipiter pour aller au filet. La qualité de mes coups d’approche s’en ressent et je me mets tout seul en difficulté donc …
Bravo à toi moussache de pratiquer un tennis offensif.
Efforce-toi de marquer un temps d’arrêt (et de te poser) avant de jouer ton approche et tu va constater une augmentation vertigineuse du nombre de tes points marqués au filet.
Tu va avoir l’impression au départ de perdre du temps avant de t’apercevoir des immenses bénéfices de cet ajustement technique.
Vincent
merci Vincent ! Je vais tacher de bien garder ça en tête ! 15/3 cette année mon ambition est d’être 15/2 en 2014 et ça passe par la compréhension de tous ces détails qui rendent bien sur ce sport si passionnant ( mais si complexe ) ! En tous cas félicitations encore pour ton blog et bravo de pratiquer ce jeu offensif que l’on voit de moins en moins ! moi je m’éclate a faire service-volée toute l’année et à faire déjouer tous les accrocs du lift à outrance.
Tous ces conseils sont excellents ! Vraiment !
Je me reconnais tout à fait dans cette description des attaquants, surtout pour ce qui concerne … les défauts ! Comme par exemple le fait de ne pas assez respecter ce temps de pause avant la frappe de la balle suivie au filet.
Le fait de le relire, ça donne envie de partir le mettre en pratique.
Bonne continuation et bons matchs !
Merci Jean-Pierre pour ce commentaire,
Ce non-respect du temps de pause avant de jouer son approche semble un défaut universel en dessous d’un certain niveau de jeu.
D’ une part, nous devons penser que, plus on monte vite au filet mieux c’est, d’autre part, nous devons nous rappeler que ce moment de pause avant la frappe de la balle d’attaque est obligatoire pour la précision du coup.
Je m’efforce de jouer en ce moment, à l’entraînement, chacune de mes approches en me focalisant sur ce détail dans le but que cela devienne un automatisme.
Observez les très bons joueurs et les très bonnes joueuses, ils procèdent toujours de cette façon quand il avancent dans le court. S’il est vrai que chez eux le moment de pause est très court, il existe réellement.
Lors de l’un de mes premiers tournois (fin des années 70 !), un très bon joueur que je connaissais par ailleurs m’avait dit : « On ne peut pas être précis si l’on bouge. Souviens toi que l’on ne peut pas pisser en marchant … »
Un peu « brut de décoffrage » sans doute, mais l’image m’avait paru très claire. Et puis, on oublie.
Avec l’âge ?
Bonne continuation.
Ce commentaire fait suite au précédent sur l’article précédent. Et là, par rapport à mes problèmes évoqués (matchs perdus par trop de fautes directes), je me rends compte que je pêche beaucoup avec 4/7 péchés capitaux patents dans mon jeux :
-Pratiquer toujours la même attaque (monter en CD croisé et en chop sur le revers) dans le jeu ou au service (lifté sur le revers 80% du temps).
-Ne pas marquer le temps d’arrêt avant la frappe pour monter. Négliger ou mal faire la reprise d’appui.
-Vouloir exploser l’adversaire sur une petite seconde au lieu de placer une montée.
-Monter à mauvais escient sur une balle trop longue de l’adversaire.
Cela me donne des bonnes pistes pour la pratique mais me donne aussi le tournis ! Comment gérer tout ça dans un match ???!!
Bonjour Guy,
Pour reprendre tes quatre défaut point par point.
Faire toujours la même attaque n’est pas forcément gênant si elle est efficace et que ton adversaire n’arrive pas à répliquer par une défense suffisante pour te mettre en difficulté. En tennis, il faut savoir être primaire quelque fois et reproduire les même schémas si ceux-ci sont gagnant à tous les coups. Il n’y a que si tes attaques échouent régulièrement qu’il te faut proposer autre chose.
Pour le temps d’arrêt et la reprise d’appui, répéter à l’entrainement. Comme la tortue de la fable tu peux trottiner entre les points pour mieux te concentrer sur les temps d’arrêt. Tu devrais t’apercevoir bien vite qu’il est 10 fois plus efficace de respecter les temps d’arrêt en se déplaçant tranquillement que de les griller en sprintant.
Pour les attaques sur deuxième balle de service adverse, pense à jouer en deux ou trois coup. Si tu place une montée tranquille tu pourras jouer une ou deux volées derrière. Ce qui t’apportera plus que de réussir un retour gagnant sur cinq tentés.
Pour les balles longues adverses sur lesquelles tu montes imprudemment, il n’y a guère que la patience. Mais si tu pratique quelques services volées et retour volée en plus par set, la pression que tu exercera sur ton adversaire le contraindra à te livrer quelques balles courtes en plus.
Bon courage à toi, reprend les choses calmement dans l’ordre et tout devrait bien se passer.
Vincent
Bonjour. Vos conseils sont justes à la perfection. Je suis 15/5 aujourd’hui et je n’ai aucun complexe à jouer à 15/2. Je ne suis pas attiré du tout par le filet et cela depuis toujours. Je suis pourtant parfaitement conscient que le seul moyen de progresser encore au classement est de mettre en application vos conseils.
Toujours un plaisir de vous lire.
Merci Jean-Luc pour le compliment et content que mes articles t’inspirent.
Si ton jeu ne t’a jamais porté vers le filet jusqu’à présent, sache qu’une ou deux montées au filet par set (pas forcément plus d’ailleurs pour commencer) sèmeront le doute chez la plupart de tes adversaires.
Bonne continuation dans ta progression.
Vincent
bon article