La théorie des vases communicants au tennis ou comment éviter une erreur très souvent commise par les compétiteurs inexpérimentés

Pour comprendre quelle attitude adopter quand tu es rapidement mené au score lors d’un match de tennis, la connaissance de la théorie des vases communicant est très utile. Dans un cas pareil, il vaut mieux chercher à élever doucement et sûrement son niveau de jeu que d’espérer surclasser son adversaire dans un sursaut irréaliste.

Si tu démarre mal ton match et que ton adversaire te surclasse et mène rapidement 4/0 tu te retrouves face à l’obligation d’élever ton niveau de jeu pour stopper l’hémorragie.
Ton adversaire joue à ce niveau de 70 et toi tu es à 50. Pour renverser la situation, l’erreur est de croire qu’il faut nécessairement jouer au-dessus de 70. Cela conduit bien souvent à sur-jouer ce qui aggrave généralement la situation et précipite ta défaite.

Vous connaissez peut être cette affirmation positive, que vous répétez peut-être régulièrement (c’est une très bonne chose)

Il y existe toujours un chemin vers la victoire

On va voir aujourd’hui que ce chemin est parfois plus court que tu ne le crois.

Le principe théorique

Observe les bons joueurs, s’ils sont dans une situation 50 face à 70 dans un début de premier set, ils commencent par élever leur niveau à 55 ou 60. La conséquence directe est que leur adversaire baisse souvent à 65 ou moins, par ce que j’appelle l’effet des vases communicants.
Ce que tu t’approprie dans le jeu, tu l’enlève bien souvent à ton adversaire.

Application concrète en match

Premier exemple : ton adversaire sert fort et t’envoie des balles puissantes dans les coins. Il te déborde littéralement.
Le fait de t’accrocher et de renvoyer plusieurs coups de défense de suite va obliger ton adversaire à puiser dans ses réserves. S’il peut jouer trois coups surpuissants de suite, le quatrième sera plus abordable. Et si tu parviens à contre-attaquer, le moral de ton adversaire ne sera plus le même. Il va soit forcer plus ses attaques (et faire des fautes), soit ralentir son jeu (pour mieux le poser). Son niveau de jeu va baisser et la partie risque de s’équilibrer.

Deuxième exemple : Tu te retrouves face à un défenseur qui est capable de renvoyer 25 fois la balle sans faire la faute. En plus, il a une remarquable couverture de terrain. Résultat, tu t’impatiente et tu fais des fautes.
Une bonne manière d’élever ton niveau de jeu sera alors de te poser, de diminuer tes erreurs sur les balles faciles, de prendre la balle un petit peu plus tôt pour lui briser son rythme, de lui jouer des balles courtes pour l’obliger à avancer, de monter au filet. Montre-toi créatif et chaque coup ou combinaison de coups qui va le faire sortir de sa filière de jeu long va lui faire faire soit des balles courtes, soit des coups de défense faibles, soit des fautes (mais il ne faut pas trop y compter).

Je peux multiplier les exemples.

Mal parti dans un match, essaye de voir comment en fonction du jeu de ton adversaire tu peux augmenter ton niveau de jeu et progresser doucement vers le point d’équilibre, ce qui constituera un premier pas pour le dépasser.

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Posté par Vincent

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5 commentaires
  1. NICO 14 mars 2015 at 2 h 42 min - Répondre

    Iaorana,
    Après une longue absence sur le blog (dsl), quel hasard de tomber sur cet article sur la stratégie a adopter en cas de malmènement au score.
    En effet pas plus tard qu’hier soir lors d’un quart du tournoi de Raiatea contre 15/4, je suis (très mal)mené : 0-6 , 3-5 , 0-40 donc trois balle de match à venir !!
    Miracle : je gagne 7-5 le dexième set , 6-3 le troisième.
    Pas dans un bon jour , je me suis simplement accroché sur tout les points ne baissant pas les bras. J’ai pu me relâcher un peu dans le troisième set.
    C génial.

    • Vincent Bonnin 15 mars 2015 at 21 h 51 min - Répondre

      Bravo Nico pour ton retour au score (ainsi que sur mon blog).

      En t’accrochant davantage sur tous les points, tu as certainement du miner légèrement la confiance de ton adversaire et ainsi atteindre le point d’équilibre.

      Bel exemple pour nous tous.

      Vincent

  2. Dan 18 mars 2015 at 9 h 31 min - Répondre

    Salut Vincent,
    c’est pertinent ce principe des vases communicants !
    Ça l’est tellement que je pense que cela se prête aussi à d’autres disciplines sportives et même d’autres comptartiments de la vie…
    Salutations
    Dan

    • Vincent Bonnin 20 mars 2015 at 22 h 15 min - Répondre

      Bonjour Dan,

      C’est effectivement la théorie mathématique du jeu à somme nulle qui m’a inspiré cette vidéo. C’est ce jeu dit « à somme nulle » qui s’applique par exemple lors d’une négociation salariale ou tout ce qui est gagné par le salarié est perdu par l’employeur et vice-versa.

      Cependant, il arrive parfois que ce jeu à somme nulle devienne un jeu à somme positive. On est alors dans ce que l’on appelle une relation gagnant-gagnant. Le joueur qui augmente son niveau de jeu en dépassant son adversaire peut entraîner ce dernier à se dépasser à son tour et ainsi de suite. Le match atteint alors des sommets pour le plaisir des spectateurs.

      C’est ce qui peut arriver parfois lors d’une négociation salariale ou le patron pense avoir perdu beaucoup d’argent en augmentant ses salariés alors que cette augmentation à remotivé ses troupes qui ont alors fortement augmenté leur productivité (permettant ainsi au patron d’être finalement lui-aussi gagnant au final).

  3. Vielpeau 28 avril 2015 at 17 h 16 min - Répondre

    Super article très intéressant.

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