Pourquoi faut-il garder son calme sur un court de tennis

S’énerver sur un terrain est suicidaire pour la performance sportive. Vous y laissez votre énergie, votre concentration et vous faites mieux jouer votre adversaire. En  persistant  dans votre manque de contrôle vous risquez, en plus, d’y laisser votre réputation. IL n’y a pas d’exception à cette règle et l’exemple des champions colériques ne peut lui contrevenir.

raquette fracassée © Samuel Mariot

Au mois de novembre dernier (2011), j’ai joué (et gagné) en match par équipe contre un adversaire qui s’est énervé violemment à plusieurs reprises contre lui-même. Il s’insultait, en se traitant d’imbécile (en termes moins châtiés) à chaque fois que j’interceptais ses passing-shots. En réalité, j’avais décodé son plan de défense et j’anticipais chacun de ses coups, ce qui le mettait dans une rage folle. Ses hurlements étaient si puissants que les joueurs des autres terrains furent gênés,  voire déconcentrés. Les spectateurs  étaient interloqués par ce comportement et je sentais bien qu’ils doutaient de sa santé mentale.
Pendant la discussion d’après match, mon adversaire du jour, après s’être presque excusé de son comportement, m’avoua qu’il avait arrêté de fumer depuis peu et que jouer au tennis en restant calme était très difficile pour lui.
Je n’ai pas vraiment le droit de juger cette attitude, vu que j’ai connu par le passé mon lot de mauvais comportements.  Cris de frustration,  insultes envers moi-même et jets de raquette intempestifs faisaient partie de mon tennis. C’est en mesurant mes progrès réalisés dans la maîtrise de mes colères que je réalise l’importance fondamentale de garder son calme sur un terrain de tennis. Fermez les yeux et visualisez-vous dans un état de performance idéal. Etes-vous énervé ou calme?

Voici les 4 principales raisons de garder votre contrôle sur un terrain de tennis.

Le gouffre à énergie

Fernando Gonzalez © chascow

Un joueur manque un retour. Il s’engueule, se traite de nul et jette sa raquette. Son cerveau marche alors à pleine puissance souvent pendant une dizaine de  secondes. Outre que cela  nuit gravement à la préparation du point suivant, l’énergie perdue est très importante.
Alors que l’on sait que la performance d’un joueur est fonction de sa capacité à se relâcher entre les points, un coup de colère rend très difficile la relaxation nécessaire à la préparation du point suivant. L’énergie dépensée est double puisqu’après le coup de sang il faut se remobiliser pour pouvoir continuer à jouer.
A l’entraînement on peut jouer 5 sets en rigolant alors qu’en match officiel on peut être épuisé après avoir disputé seulement 2 sets.
Le joueur est soumis à une tension  nerveuse plus importante en match officiel parce qu’il y a un enjeu. Dans les tournois individuels, il y a un droit d’inscription à acquitter, un enjeu financier pour les meilleurs joueurs et puis le résultat est inscrit sur les tablettes de la fédération qui s’en servira pour calculer votre classement.
Dans les matchs par équipe, c’est presque pire. J’écris « presque », parce que si la responsabilité des  joueurs est plus importante, les joueurs peuvent bénéficier dans ce contexte, du soutien et des conseils de leurs co-équipiers.
La colère démultiplie toute cette énergie dépensée, accélère les battements de votre cœur et vous fait respirer trop vite. Vous n’êtes pas Hulk et la colère ne vous transforme pas en surhomme, elle vous fatigue prématurément.

La concentration qui dérive

Se concentrer, c’est-à-dire focaliser votre esprit ici et maintenant sur LA chose que vous avez à faire, demande tout un conditionnement à votre cerveau. Vous devez patiemment faire le vide dans votre tête pour progressivement n’y laisser que la partie que vous disputez, le point que vous jouez puis la balle que vous frappez.
Le coup de colère qui vous frappe,  a le don de vous scotcher l’esprit  sur les erreurs passées, sur votre tennis qui s’est enfui et sur la peur de ne plus pouvoir rejouer correctement d’ici à la fin du match. Votre esprit se trouve soudainement traversé de mille pensées qui n’ont  plus rien à voir avec le match. Vous n’êtes plus dans le jeu.
La colère s’accompagne souvent  de la perte de la motivation, de l’intérêt et du plaisir qui sont précisément les moteurs les plus puissants de la concentration.
Quand j’étais jeune et que je commençais à perdre pied sur le terrain, j’entendais mes aînés me dire « fais-toi plaisir en jouant ». Je ne mesure que maintenant la signification de ces paroles qui ne voulaient rien dire pour moi à l’époque.

Les effets bénéfiques de votre colère sur la confiance de votre adversaire.

Après avoir vu que la colère démultiplie l’énergie dépensée par le joueur,  voyons ce qu’il en est des effets sur le joueur adverse.
Au risque de vous décevoir, tristesse et compassion ne sont pas les deux sentiments qui viennent le plus spontanément à l’esprit de votre adversaire. Ce sont plutôt réjouissance et satisfaction qui sont de mise à ce moment-là. Comme un effet de vase communiquant,  l’énervement de l’un des joueurs provoque, le plus souvent,  une augmentation de la confiance chez l’autre. Confiance qui va le rendre plus calme.
C’est d’ailleurs quelquefois un effet tactique recherché que de provoquer la frustration et l’énervement chez l’adversaire. L’adversaire s’énerve et c’est la validation d’un objectif (in)avoué qui se réalise. On connaît par ailleurs la puissance qu’a sur le moral, le succès dans la réalisation de ses objectifs.

Un cercle vicieux difficile à endiguer

Une colère entraîne une autre colère, généralement plus forte,  quelques instants après. Chez moi, le fait de s’énerver, entraîne, en plus,  un départ de sentiment de culpabilité qui n’arrange rien.
On a déjà vu que la colère était une formidable pompe à énergie,  une destructrice de concentration et qu’elle renforçait la confiance de votre adversaire. Après une mauvaise colère, votre concentration est plus difficile, votre jugement est altéré et votre adversaire joue mieux. Le plus souvent, les points commencent alors à défiler contre vous,  ce qui ne va pas vous aider à diminuer votre niveau de frustration.
Mais, ne baissez pas les bras pour autant après un coup de sang. Si vous parvenez  à recoller les morceaux de votre concentration perdue après avoir vu défiler quelques jeux contre vous, vous surprendrez votre adversaire à retrouver votre calme en fin de partie.

La colère peut ruiner votre réputation

Pousser une grosse colère est incompatible avec les valeurs de fair-play et de maîtrise de soi que doit véhiculer le joueur de tennis idéal. Vous ne pouvez pas prétendre être un exemple auprès des jeunes si vous ne contrôlez pas vos nerfs sur le terrain.
A péter les plombs régulièrement sur le court, vous risquez d’être considéré comme bizarre et faire peur, ce qui risque de nuire à votre vie sociale.

Mac Enroe ou le contre-exemple du bon joueur dit « de caractère »

Ancien n° 1 mondial du début des années 80, ce fantastique joueur était réputé pour sortir des coups gagnants incroyables et ce, immédiatement après avoir insulté l’arbitre ou fracassé des bouteilles d’eau minérale avec sa raquette. On peut encore lire aujourd’hui sur les forums de tennis que dans le cas du gaucher américain, c’était sa manière à lui de se concentrer ou de se motiver.

Une colère naturelle ou tactique ?

Pour moi, il s’agit de la partie visible de l’iceberg et l’explication de ses colères est beaucoup moins romantique. Mac Enroe, joueur par ailleurs fort sympathique et apprécié des autres joueurs en dehors du court, était craint comme la peste par ses adversaires et pas seulement à cause de ses coups de patte de gaucher génial.
La sincérité de ses coups de sang imprévisibles est parfois remise en cause aujourd’hui par ses collègues de boulot.
Henri Leconte, ancien n°1 français à la fin des années 80, interviewé récemment sur la chaîne ESPN CLASSIC expliquait que John Mac Enroe était prêt à tuer père et mère pour gagner un match.
Guy Forget révéla à la fin des années 90 dans les colonnes du mensuel Tennis de France, qu’une de ses plus grandes déceptions de joueur  fut de constater que ses idoles de jeunesse, Mac Enroe et Connors, avaient un comportement inadmissible sur le court vis-à-vis de leurs malheureux adversaires.

Quand la victime devient bourreau.

John Mac Enroe, interrogé dans un Tennis Magazine de la fin  des années 80, à propos de ses colères spectaculaire, tenait les propos suivants « Quand je pique une colère, mon adversaire devrait se réjouir au lieu de se plaindre. Il devrait se dire : super, il se déconcentre, je vais en profiter… » Sauf que c’est souvent le contraire qui se produisait, car Big Mac n’avait besoin que de quelques fractions de secondes pour revenir au maximum de sa concentration.
Brad Gilbert, grand stratège et fin analyste du tennis de l’époque, n’était pas vraiment dupe. Il se préparait toujours psychologiquement à un pétage de plomb possible de l’américain avant de l’affronter. Pour la plupart des joueurs de l’époque qui consultaient des psychologues sportifs, le summum du stress était de jouer un tie-break contre Mac Enroe.

A étudier plus finement le cas Mac Enroe, on s’aperçoit que souvent quand la partie était très sérieuse, John Mac Enroe affichait la zenitude d’un Bouddha. Dans le tie-break légendaire du 4ème set de la finale de Wimbledon 1980 contre Borg, remporté par Mac Enroe sur le score hallucinant de 18-16, on peut observer l’américain économiser chacune de ses réactions et regarder sans broncher les passings de Borg fuser autour de lui. Ce Mac Enroe là est à montrer dans toutes les écoles de tennis.

Le rôle de sa vie ?

Une autre vérité était que les mauvaises manières  de Mac Enroe ne l’ont jamais empêché de signer de juteux contrats publicitaires ni d’être très demandé pour jouer des exhibitions partout dans le monde.
Son dernier coup d’éclat de joueur : une élimination prématurée en huitième de finale de l’Open d’Australie 1990 face à Michael Pernfors. Un changement de règlement venait de prendre effet. Mac Enroe en conférence de presse d’après match déclara qu’il n’était pas au courant du durcissement du code de conduite. Peut-être pensait t-il qu’il avait droit à un écart de conduite supplémentaire après avoir  tenté d’intimider une juge de ligne et insulté l’arbitre.
Se serait-il mieux tenu s’il avait été conscient qu’il risquait la disqualification ? Le doute est permis, à mon avis.

N’hésitez pas à devenir fan de ma page facebook, en cliquant sur l’onglet de la colonne de droite.

Partagez cet article !

Posté par Vincent

Articles liés

25 commentaires
  1. Ecole du bien etre 21 janvier 2012 at 19 h 25 min - Répondre

    Hello,

    Moi aussi j’étais très colérique sur les courts de tennis quand j’étais jeune…ça s’est calmé en grandissant mais la tension montait vite en moi.

    En lisant ton article, je me disais : c’est facile de dire de se calmer mais comment faire quand ça bout à 200° dedans ? Retenir , retenir, retenir jusqu’à …???!!!
    Je vois que cela va être le sujet de ton prochain article !

    En tout cas, en faisant de la préparation mentale…ça m’a bien calmé !

    D’une part :
    1) s’introspecter : il faut se poser la question : pourquoi une telle colère ? S’énerver , OK. Mais exploser…non ! Alors pourquoi tant de pression interne ?
    Que représente ce match ? Quel enjeu ? Si je perds, qu’est ce qu’il va se passer ? Qu’est ce que représente l’échec pour moi ? Comment gérer cet échec pour en faire un opportunité ? Perdre son sang froid, cela arrive t’il en dehors d’un match de tennis ? etc…

    2) Quand on sent les signaux d’alarme s’allumer..c’est là qu’il faut mettre en place les stratégies apprises pour garder son calme…
    Et plus on s’entrainera à les mettre en place, plus on sera apte à garder son sang froid lors de match important.

    J’attends avec impatience tes stratégies.
    A bientôt
    Karine

    • Vincent Bonnin 23 janvier 2012 at 13 h 32 min - Répondre

      Merci Karine pour ce commentaire très pertinent,

      Les techniques qui visent à retrouver son calme ne sont efficaces que dans la mesure ou elles été répétées plusieurs fois en situation. L’introspection peut-être aussi nécessaire si un énervement chronique à des causes plus profondes que la simple frustration généré dans l’instant.

  2. Rémi 22 janvier 2012 at 10 h 40 min - Répondre

    Ne pas s’énerver est un conseil valable pour tout les sports non ? Je dirais même valable pour toute activité.

    🙂

    A bientôt

    • Vincent Bonnin 24 janvier 2012 at 10 h 52 min - Répondre

      Très juste Rémi, garder son calme est fondamental dans toute activité.

      L ‘exemple du tennis est un peu particulier dans la mesure ou une partie peut durer assez longtemps (2 ou 3 heures), que c’est un sport ou on rate des coups régulièrement et que l’adversaire voire les spectateurs peuvent prendre un malin plaisir à vous énerver.
      C’est pour ça que l’on peut trouver normal ou acceptable qu’un joueur pique une petite colère de temps en temps.

      Le propos de mon article est de montrer que même si cela peut arriver, s’énerver est toujours préjudiciable au joueur.

  3. Sylviane 22 janvier 2012 at 11 h 29 min - Répondre

    Bonjour Vincent,

    La colère est mauvaise conseillère dit l’adage et c’est bien vrai. Avant j’étais une véritable cocote-minute et pour me calmer heureusement j’étais comme Mc Enroe ça descendait aussi vite que c’était monté mais c’est vrai que c’est franchement épuisant pour moi et le reste de la famille.

    Ce qui m’a calmée ? Eh bien une thérapie bien sûr et surtout travailler sur ma confiance en moi car avec le recul je me suis rendue compte que j' »explosais »
    parce que je prenais tout comme une affaire et attaque personnelle. En cultivant mon auto-estime je suis devenue sûre de moi et la colère à reculé.

    Toute cette gestion de la colère c’est bien mais il faut s’attaquer à la racine du mal sinon c’est comme « mettre un pansement sur une jambe de bois » (j’aime bien les expressions imagées°

    Tu as raison d’insister là-dessus car se mettre en colère sur un court exprime pas mal de choses et plus tôt on corrige le tir mieux c’est d’autant que l’on s’évite tout un tas de maladies dues à la colère et au stress

    A bientôt Vincent

    • Vincent Bonnin 24 janvier 2012 at 11 h 14 min - Répondre

      Bravo Sylviane pour cet excellent commentaire,

      Les colères qui nous traversent parfois sont révélatrices de beaucoup de choses.

      La rage qui montait en moi quand les supporters de mon adversaire applaudissaient mes fautes (au mépris de tout fair-play) était directement lié à un manque de confiance en moi. Ce que je prenais pour une attaque personnelle était en fait la manifestation enthousiaste d’un désir des spectateurs de voir gagner leur ami.

  4. De guitare 23 janvier 2012 at 19 h 04 min - Répondre

    C’est jamais facile à gérer. La partie qui m’impressionne le plus et la gestion de la pression lors de match. Et je pense que c’est encore pire pour des sports comme le patinage artistique ou un erreur peut ruiner des mois d’entrainement. En tennis on à plusieurs points à jouer.

    • Vincent Bonnin 24 janvier 2012 at 11 h 19 min - Répondre

      Tu as raison de souligner qu’en tennis on a le droit à l’erreur.

      Au golf un seul malheureux coup de club peut ruiner en deux secondes un très beau parcours. Aux échecs, un mauvais coup de pion entraîne la défaite après quatre heures de partie.

      Malgrès cela, au tennis, moins on s’énerve, plus on met de chances de son côté.

  5. It's.no.fair! 29 janvier 2012 at 18 h 51 min - Répondre

    Bonjour j’ai 14 ans , et sa fait pas mal de temps que je joue au tennis. Mon problème étant que je m’énerve toujours quand je rate un coup ( même quand je gagne, ou même aux entrainements ). Sa m’embête beaucoup car en match je perds toujours a cause de sa . Sa m’arrive parfois de me faire exclure des entrainements.. Après avoir lu cet article et ses commentaires je pense que je serais moins colérique sur le court !

    [ L’article est super ! ]

    • Vincent Bonnin 29 janvier 2012 at 22 h 10 min - Répondre

      Merci it’s no fair,
      Très content que mon article t’ai plu.
      Considère que c’est une preuve de maturité que d’avoir conscience des méfaits de la colère.
      Le chemin vers la maitrise de soi est long, mais chaque progrès réalisé t’apportera une grande satisfaction et une amélioration de ton tennis.
      Bonne chance à toi et à bientôt sur Blog Tennis Concept pour la suite de l’article.

  6. quinco 10 juillet 2012 at 17 h 37 min - Répondre

    Merci pour cet article.
    Pour ma part c’est uniquement en entrainement que je ne parviens pas à me maîtriser. En match officiel ou amical je ne montre rien et je ne suis pas submergé par mes émotions.
    As tu une hypothèse pour expliquer cette bizarrerie ? A laquelle j’aimerais mettre fin car j’ai parfois franchement honte vis à vis de mon prof qui me voit râler, jeter ma raquette, frapper bêtement trop fort, bref péter les plombs.
    (j’ai quand même 34 ans… même si je considère avoir 14 ans d’âge mental au tennis)
    merci pour tes articles

    • Vincent Bonnin 10 juillet 2012 at 19 h 04 min - Répondre

      bonjour Quinco,

      Ton témoignage est tout à fait intéressant, je n’ai pas d’explications nette qui explique ton calme en match et tes mouvements d’humeurs à l’entraînement.
      Il faut peut-être chercher du côté de ton système de valeur qui place le respect des règles du jeu, de l’adversaire et du public au dessus de ton désir de perfection à l’entraînement.

      Je vais explorer les pistes du mystère du pétage de plombs dans l’article spécifique que je vais bien finir par écrire un jour.

      Le pétage de plomb n’est pas forcément une question d’âge vu le nombre de matchs entre vétérans que j’ai vu se terminer dans la confusion la plus totale.

  7. Jean-Luc (de Moralotop) 1 juin 2013 at 10 h 01 min - Répondre

    Vincent, gardons en mémoire que Mc Enroe a aussi joué un rôle.

    Et que ses légendaires colères -outre son magnifique tennis- ont contribué à forger le personnage.
    Au point qu’on en parle encore aujourd’hui.

    Ce cas mis à part, au final… gardons le calme des vieilles troupes !

    • Vincent Bonnin 6 juin 2013 at 6 h 43 min - Répondre

      Merci Jean Luc pour ta participation,

      John Mc Enroe avait la particularité assez rare de pouvoir se reconcentrer très vite après avoir piqué une grosse colère.

      Il est ce qu’on appelle un joueur a focalisation externe qui a besoin de se concentrer uniquement sur ce qu’il est précisément en train de faire. Il se concentre sur sa colère puis 20 secondes après sur le point qu’il doit jouer.

      La plupart des joueur sont mentalement a focalisation interne. C’est a dire qu’il ont besoin de s’isoler un moment de l’extérieur (de rentrer dans leur bulle) avant de donner leur plein potentiel lors du point à jouer. Roger Federer est dans ce cas là et pour lui, comme pour la plupart des autres joueurs, une colère est grandement préjudiciable à la concentration.

  8. maria 11 octobre 2013 at 23 h 10 min - Répondre

    Bonjour ! 🙂
    merci pour l’article il est vraiment instructif et donne de bons conseils pour se controler.
    Personnellement, j’ai tendance à bouillir intérieurement: sa se verra quasiment pas mais a chaque coup raté je m’insulte dans ma tete et m’énerve. Sa arrive pendant les entrainements, juste hier j’ai  » perdu  » face a une partenaire dans un exercice bidon sa m’a mise hors de moi encore aujourd’hui je m’en suis pas remise … aprés ca j’ai du mal a me concentrer et continue les fautes
    J’ai un vraie problème avec l’échec je supporte pas de perdre et etant encore debutante, mes nerfs risque d’en prendre un sacré coup si je continue a me mettre dans des état pareil ! lol mon incapacité me met hors de moi c’est vraiment trop bête parce que je viens de commencer (sa fait environ un mois) c’est normal de faire des erreurs mais bon sur le terrain on relativise moins lol

    • Vincent Bonnin 16 octobre 2013 at 9 h 32 min - Répondre

      Bonjour Maria et merci pour ton témoignage,

      Garder son self control plus facile à dire qu’a faire. Malgrès un gros travail sur moi, il m’arrive encore de piquer quelques colères sur le court. Cela m’arrive généralement en fin de match quand la tension, la fatigue et la frustration ont eu raison de mes nerfs.

      Quand on lit que Roger Federer a décidé du jour au lendemain de rester totalement zen sur le court (avec succès), cela ne s’est pas fait en un jour. Ce fut un travail de longue haleine (si c’était aussi facile ça se saurait).

      Mon premier conseil : apprend à avoir une vision différente de tes échecs. Refuser l’échec c’est en fait se condamner à l’immobilisme et à la crispation. Admets que c’est toujours de l’échec que nait la réussite, et commence à essayer de regarder tes échecs comme de simples conséquences de tes actions (rien de plus). En dépassionnant tes échecs, tu progressera peu à peu vers une pratique plus détendue du tennis.

      Bon courage

      Vincent

  9. Patrice 6 janvier 2014 at 8 h 59 min - Répondre

    Bonjour pour ma part je suis de nature colérique et ce qui me frustre c’est que malgré le fait de me préparer mentalement à rester calme avant un match en établissant un stratégie simple , en visualisant par avance une atttiude réfléchie et décontractée il se passe presque à chaque fois le contraire… j’explose dès que mon plan ne se déroule pas comme prévu ou que les bons coups ressentis à l’entrainement ne sont pas présents.L’enjeu rajoute à cette frustration mais c’est surtout le sentiment d’être supérieur à mon adversaire tennisitiquement et de perdre mon match à cause de mon tempérament qui me dépite le plus.Je pense que le pire de la frustration vient de mon incapacité et de mon manque de réalisme à conclure les jeux ou je mène 40-0 et où mon impatience et mon inconstance mon font perdre le jeu et donc mon sang-froid .Nombre de matchs où je mène et je finis mon Dimanche à gamberger …. ex : 1 set partout 5-1 pour moi , dans le 3 ième je perd le match là où j’aurais dû perfer .A contrario les matchs gagnés sont des match ou je joue un « petit jeu » pas très plaisant mais efficace car peu de fautes et miraculeusement je suis muet comme une carpe et déterminé .Ma question pour clore ce roman :Vaut mieux t il produire (son) un jeu libéré et enthousiaste mais avec un quotas de fautes directes supérieurs (vu mon niveau 30/3)ou bien réduire la voilure et jouer simplement dans les limites du court pour laisser faire le jeu par l’adversaire . merci d’avoir eu la patience de me lire PATRICE

    • Vincent Bonnin 7 janvier 2014 at 22 h 42 min - Répondre

      Bonjour Patrice,

      Et merci pour ton témoignage très intéressant. Tu te penses peut être colérique à tord, car à te lire, je perçois plutôt un joueur qui est en recherche de la bonne attitude mentale et qui cherche à analyser ses émotions.
      Cela me fait penser que quelques jours après avoir écrit et publié cet article je me suis légèrement énervé lors d’un match accroché, ce qui avait bien fait rire un de mes camarade de club.

      En fait, et au risque de te décevoir, ce que tu appelle le petit jeu pas très plaisant constitue la base d’un jeu que tu maîtrise bien et qui te permet parfois de battre des adversaires qui essayent en vain de jouer le beau jeu spectaculaire dont tu rêves.

      Le sentiment que tu as parfois d’être supérieur à ton adversaire et qui te vaux frustration et colère quand tu na parvient pas à prendre le dessus, je le connais bien. Mais c’est souvent une illusion, car au tennis il vaut mieux maîtriser à la perfection deux pauvres enchaînement tactique et les jouer sans se poser de question que d’avoir une large palette technique sans vraiment la maîtriser.

      Après, inutile de passer d’un extrême à l’autre. Le mieux est de démarrer doucement et de progressivement monter en puissance en identifiant les points ou tu peux te permettre de tenter des choses un peu plus élaborées (en gros quand tu mène 40-0 ou 40-15 par exemple).

      Attention aussi à ne pas considérer que tu va pouvoir reproduire les super-coups réalisés la semaine à l’entraînement, le week-end en match. Ce serait trop beau. Tu ne peux éventuellement reproduire en match sur les points importants que les coups déjà réalisés et réussis en match précédemment (éventuellement sur des point moins important).

      http://blog-tennis-concept.com/reproduire-entrainement-en-competition/

      Quand on perd un match après avoir largement mené, c’est souvent parce qu’on est sorti de ses fondamentaux propres (ce que l’on maîtrise parfaitement). Mon entraineur me conseille, quand je mène contre plus fort, de bien analyser, au changement de côté, comment j’ai fait pour mener au score (et cela uniquement).

      A mon avis ce que tu appelle manque de réalisme est en fait un manque de connaissance de ton jeu. Au niveau 30/3, c’est très courant.

      Après mieux on se connait en tant que joueur, mieux on maîtrise ses émotions et moins on s’énerve.

      Bon courage à toi, je te sens sur la bonne voie.

      Vincent

  10. MAKEITCOUNT 22 septembre 2014 at 22 h 46 min - Répondre

    Bonjour, tout d’abord je veux vous remercier pour cet article, car on en trouve peu qui détaillent autant le sujet.
    Alors voilà j’ai 19 ans et je fais du Basketball depuis 12 ans maintenant. Depuis que j’ai commencé j’ai toujours eu un sale caractère comme on dit. Etant plus jeune j’étais simplement un mauvais joueur très caractériel. Cependant, avec la maturité j’ai réussi à calmer ce problème mais je n’en reste pas moins très exigeant avec moi-même. Et c’est quelque chose qui me prends la tête à l’entrainement car je recherche toujours l’amélioration, sans cesse, car j’ai conscience que le haut-niveau est à porté de main, sans prétention de ma part.
    Encore récemment mon comportement aurait pu nous coûter la victoire si le score était plus serré.
    Bref, ce que je veux dire c’est que je suis lucide sur ce que je fais, sur ce que représente mon sport, etc… et malgré cela, malgré le fait que j’assimile le fait que je fais du basket pour le plaisir, je ne peux m’empêcher de ressasser dans ma tête le fait qu’à tout moment je puisse péter un câble (ou du moins craquer mentalement) sur le terrain. Même après le match, tout le monde s’en fiche en me disant que ma prestation reste bonne, mais outre l’aspect sportif, ça me rend fou de ne pas savoir comment réussir à faire abstraction de tout ça, de toute cette frustration, alors que même à chaud je me dis que ce n’est que sport etc… Et c’est un problème que je ne rencontre qu’au sport.
    Voilà mon problème qui me parait plutôt complexe, donc si vous avez des conseils ou des pistes de réflexion, je suis preneur.
    En espérant ne pas vous avoir trop pris la tête !

    • Vincent Bonnin 29 septembre 2014 at 22 h 54 min - Répondre

      Bonjour cher lecteur,

      C’est effectivement très complexe de maîtriser ses émotions sur un terrain de sport (je suis précisément en train de travailler dessus avec un préparateur mental). En ce moment je suis très axé sur la pratique de la respiration complète, avant de servir, de retourner, aux changements de côté…

      http://blog-tennis-concept.com/respiration-complete-tennis/

      Mais le tennis offre une multitude de moments pour respirer (de manière profonde) quand est-il du basket ?

      Après, si on s’énerve au tennis quand on fait des fautes, c’est aussi que quelque part, on ne s’autorise pas à les faire. Alors que la raison voudrait que l’on en fasse. Mais là encore, il s’agit de la raison. Et substituer la raison (neo cortex du cerveau) à la passion (système lymbique), c’est tout un travail de longue haleine.

      Bon courage dans tes recherches

      Vincent

  11. raynald 22 septembre 2015 at 17 h 23 min - Répondre

    salut !
    ha je me reconnais bien là avec mes petites colères mes frustrations petites insultes vers moi même ‘nul, imbécile, ect…
    et pourtant en entrainement je suis un tout autre joueur, je perds souvent contre des joueurs moins bien classé ou avec souvent avec peu de technique, mais je me met la pression tout seul alors que je devrais joué pour me faire plaisir avant tout, jouer comme à l’entrainement pour pouvoir faire mes beaux points à la volée comme j’aime le faire, alors oui c’est vrai s’énerver ça fatigue la tête ,le corps et apporte rien de bon, je vais bosser ça car c’est franchement usant et quand on vois ç ailleurs que soit même on se rend encore plus compte que c’est pas agréable à entendre et à voir.

  12. Laudag 24 novembre 2015 at 15 h 55 min - Répondre

    Salut !

    Tu dis dans cet article « Dans un prochain article, je traiterais des moyens que j’ai utilisés pour progressivement gagner en contrôle de mes émotions sur le court. ». Il m’intéresse fortement. Existe-t-il ? Je ne l’ai pas trouvé…

    Merci !

    Laurent

    • Vincent Bonnin 25 novembre 2015 at 11 h 07 min - Répondre

      Bonjour Laurent,

      Merci pour ton commentaire et ton intérêt pour mon blog. Pour ce qui est de la maîtrise des émotions tout commence par la respiration c’est la base (liens en fin d’article).

      Après, pour aller au delà, c’est un peu plus complexe est surtout ça demande souvent un travail personnalisé avec un pro (je te remercie d’ailleurs de me relancer sur le sujet de cet article car j’ai à présent des ressources qui me permettront d’enfin publier une suite…).

      http://blog-tennis-concept.com/preparation-mentale-tennis/

      http://blog-tennis-concept.com/respiration-complete-tennis/

      Bonne lecture

      Vincent

  13. Tennisman de merde 4 janvier 2017 at 16 h 08 min - Répondre

    Bonjour Vincent,

    Bel article encore une fois. Je suis d’accord à 90 ou 95%. Je préciserai néanmoins que la colère est parfois saine, pour faire sortir des émotions négatives que l’on a au fond de soi. C’est pour ça que je suis parfois mal à l’aise avec la politique « répressive » qui consiste à interdire aux jeunes de balancer leur raquette ou crier quelques insanités. Evidemment oui, dans l’absolu. Mais parfois, ça peut être nécessaire aussi, à condition après de savoir garder sa concentration et le contrôle de ses émotions. Chez les tennismen de merde comme moi, la colère est destructrice dans 95% des cas. Chez les tout meilleurs du monde, la plupart du temps, elle est paradoxalement plutôt bonne conseillère.

    • Vincent Bonnin 4 janvier 2017 at 21 h 38 min - Répondre

      Bonjour Tennisman de m…,

      Merci pour ton intervention et bravo pour ton blog qui a le mérite d’évoquer mon univers tennistique préféré celui des amateurs.

      Il est tout à fait vrai que parfois la colère peut être bonne conseillère et peut être même utile pour évacuer une frustration trop forte. Maintenant soyons honnête et réaliste, la plupart des amateurs qui s’énervent sur un court le font à mauvais escient (et trop souvent).

      Raison de plus pour s’exercer à se relaxer dans les moments chauds (à l’aide de techniques spécifiques).

      Vincent

      PS: Tout à fait d’accord sur les abus de la politique répressive. Un petit mouvement d’humeur sur un court, ça fait aussi partie du jeu.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.