volleyeur expérimenté par mentalblock_DMD

Les différents types de volees au tennis

 

volée de coup droit ©omarali.md

Si le tennis de table n’autorise que les coups joué après rebond et que le volant du badminton ne se joue que de volée, le tennis offre l’opportunité du choix sur chaque coup frappé après le retour de service.

C’est cette possibilité qui fait du tennis le sport de raquette le plus riche techniquement (à mon avis). Cependant c’est un choix parfois difficile à faire pour les joueurs complets qui hésitent souvent entre monter au filet et rester au fond du court. Mais ceci est une autre histoire…

La volée au tennis : comment, pourquoi ?

Quand il est à la volée, le joueur a deux fois moins de temps qu’en fond de court pour jouer son coup (le temps et le terrain gagné sur l’adversaire compensent largement cela). C’est pourquoi traditionnellement, les volées de coup droit et de revers, sont des gestes raccourcis avec des boucles très succinctes. Les volleyeurs utilisent le plus souvent des effets légèrement coupées pour privilégier le contrôle et la précision de leurs coups.

La volée gagnante est la conclusion logique du point correctement construit.

On pourra aussi affirmer, à coup sûr, que quiconque monte au filet, abrège l’échange. Car le joueur qui monte au filet doit n’y venir que pour conclure le point.

volleyeur expérimenté par mentalblock_DMD

La volée, un coup réservée aux anciens? Pas si sûr.©mentalblock_DMD

Sur le circuit pro masculin et féminin aujourd’hui, on ne volleye plus aussi souvent qu’avant à cause du niveau atteint par les joueurs (ses) dans le domaine du passing shot. Alors que le niveau technique des joueurs n’a cessé d’augmenter ces dernières années, le niveau de jeu à la volée n’a cessé de baisser. Il y a une certaine logique la dedans puisque les joueurs et joueuses volleyent moins souvent.

Il est amusant de penser que le joueur idéal selon Paul Henri Mathieu dans son livre tennis mode d’emploi (2011) aurait la volée d’Edberg (retraité du circuit en 1996).

« La technique parfaite. Aujourd’hui, sur le circuit personne selon moi ne soutient la comparaison ».

Tout cela ne doit pas nous faire oublier qu’au niveau amateur, monter au filet reste une tactique extrêmement efficace.

On dit souvent d’un bon volleyeur, qu’il est habile au filet, mais ne vous y trompez pas. Si le geste d’une volée est plus raccourci que celui d’une frappe de fond de court, jouer une bonne volée demande une technique gestuelle juste, un placement des pieds précis et surtout beaucoup de pratique. Voici une revue des différents types de volées rencontrées dans le jeu.

La volée haute

Si on considère qu’une volée jouée entre la hauteur de la hanche et la hauteur des épaules est jouée à une hauteur idéale, au-dessus, on effectue une volée haute. La trajectoire de la balle étant moins tendue, la balle va moins vite et on a plus d’angle pour rabattre la balle. Le geste sera plus ample que pour le geste de base, toute la difficulté étant de trouver le bon rythme. Trop rapide et la balle ira dans le filet, trop lent et la balle ira en dehors des limites du court. L’exemple type de la fausse volée facile.

La volée basse

En dessous du niveau de la hanche et d’une manière générale en dessous du niveau du filet, le volleyeur joue une volée basse. Ces volées se jouent le plus souvent assez loin du filet, juste devant la ligne des carrés de service. Ce sont des volées de préparations jouées en réponse à la fameuse balle dans les pieds du défenseur. Ces volées ne sont pas forcément plus difficiles que les volées hautes si on prend soin de se baisser sur ses jambes, d’orienter le tamis de sa raquette vers le haut et de les jouer en avançant.

La demi-volée

On joue une demi-volée quand on arrive trop tard pour jouer une volée basse. La balle ,prise juste après le rebond, est jouée de la manière ou les joueurs de rugby tapent un drop. La demi-volée est plus difficile à contrôler que la volée basse et le plus souvent elle est beaucoup moins précise. Ken Rosewall, l’immense champion australien des années 60, disait « quand dans un match de tennis, je voie beaucoup de demi-volées, j’en conclue que le niveau des joueurs n’est pas très élevé ».

Préférez toujours la volée basse à la demi-volée.

La volée de préparation ou volée d’approche

Quand le volleyeur ne peut conclure tout de suite parce qu’il se trouve trop loin du filet, qu’il doit négocier une balle trop basse ou qu’il est mal placé, il jouera une volée d’approche. Cette volée doit être la plus longue possible, afin de laisser le défenseur à bonne distance et de se trouver lors de son prochain coup dans une meilleure posture pour conclure.

Les bons volleyeurs en confiance n’hésitent pas à avoir recours aux volées de préparation. A contrario, les mauvais joueurs tentent de conclure trop tôt et font plus de fautes directes.

La volée de préparation est aussi appelée aussi volée d’approche car son but premier est de gagner du terrain pour se rapprocher de la zone de conclusion. Elle peut être jouée sur le coup droit, sur le revers, au centre, dans les pieds de l’adversaire ou volontairement courte.

La volée de déplacement

Le but de cette volée d’approche est de contraindre le défenseur à jouer un coup de défense après une course latérale. Les coups joués après une course sont en effet plus difficile et souvent moins précis.

La volée à contre-pied

Cette volée est utile contre les défenseurs rapides mais ayant tendance à se précipiter. Ne pas hésiter à jouer sur le coup fort de l’adversaire, pour accentuer l’effet de surprise.

La volée courte de déplacement

Cette volée vise à obliger votre adversaire à courir en avant. Ce coup, joué avec parcimonie, aura tendance à surprendre votre adversaire qui s’attend à une balle longue. En arrivant tardivement sur la balle et dans une position très inconfortable, ce dernier sera sans doute dans l’obligation de relever la balle à votre plus grande satisfaction.

Cette technique était beaucoup utilisée par Mc Enroe dans les années 80. Quand il jouait contre des défenseurs, il provoquait souvent ainsi des duels au filet. Sa vivacité, sa créativité et son habileté au filet en faisaient un adversaire presque imbattable dans cet exercice.

les cibles de la volée de préparation

Pour mieux cibler ses volées ©Vincent Bonnin

Le joueur qui volleye, peut choisir de jouer : une volée de déplacement en A, une volée à contre-pied en B ou une volée courte de déplacement en C.

La volée de conclusion

Les volées gagnantes sont jouées près du filet et le plus souvent courtes-croisées voire amorties. Dans ce dernier cas les Anglo-saxons parlent de stop-volées.

Coller le filet

Plus le joueur est près du filet, plus sa volée est facile. Le danger est que plus il avance, plus il est vulnérable au lob. C’est pourquoi, les bon volleyeurs ne se rapprochent du filet que pour terminer le point et quand ils anticipent une réplique non lobée du joueur d’en face.

La volée liftée

Très rare dans les années 80, ce coup c’est développé dans la fin des années 90 avec l’allègement des cadres de raquette. Elle est enseignée aujourd’hui, dans les écoles de tennis. Alors que la plupart des volées sont jouées légèrement coupées pour des raisons de précision et de contrôle, plus on est loin du filet, plus le manque de vitesse de la balle coupée pose problème. C’est pourquoi, quand une volée est jouée à proximité de la ligne de service et à hauteur de hanche, l’option de frapper la volée comme un coup de fond de court devient intéressante.

Attention, il est plus difficile de contrôler la longueur du coup mais cela est largement compensé par la plus grande vitesse de la volée liftée.

Le no-mans land

Cet anglicisme désignait à l’origine la zone comprise entre les premières lignes de deux armées ennemies. Au tennis, il s’agit d’une partie du terrain située entre derrière la ligne de service et devant la ligne de fond de court. Dans cette surface un coup long adverse est pratiquement impossible à renvoyer correctement. La balle atterrit alors dans les pieds du joueur qui est trop loin pour frapper une volée et trop avancé pour frapper la balle après le rebond.

les 3 zones de volées

A chaque couleur correspond le type de volée à jouer, de la plus facile à la plus délicate ©Vincent Bonnin

C’est en premier lieu l’endroit du court qui détermine si on joue une volée de préparation ou une volée de conclusion. Quand on se trouve dans le no man’s land, il est nécessaire d’avancer dans le court assez rapidement ou de revenir derrière la ligne de fond de court.

Le smash

Un des plus beaux coups du tennis selon moi. Joué au-dessus de la tête, la meilleure réponse possible au lob demande la réunion d’un ensemble de qualités impressionnant : justesse dans l’appréciation de la trajectoire du lob, vitesse et précision du jeu de jambe pour se placer sous la balle, coordination, équilibre, explosivité du poignet en fin de geste…

Vous l’avez peut-être compris, rien ne m’agace plus que des spectateurs qui applaudissent mollement cette merveille de geste athlétique, mais qui n’hésitent pas à râler quand leur champion a le malheur de rater un smash.

Et vous, êtes vous plutôt attaquant invétéré ou phobique du filet ? N’hésitez pas à partager votre expérience dans les commentaires.

Bibliographie : Le tennis par Georges Deniau (1974).

Cet ouvrage est malheureusement épuisé. Les excellentes parties sur les volées de préparation et les volées gagnantes ont largement inspiré cet article.

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Posté par Vincent

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16 commentaires
  1. comment maigrir 27 septembre 2011 at 7 h 57 min - Répondre

    Je suis un joueur de fond de court mais j’aime beaucoup cette explication.

  2. Vincent Bonnin 27 septembre 2011 at 19 h 54 min - Répondre

    Merci pour cette remarque, mais n’ oublie pas que les meilleurs joueurs de fond de court savent aussi conclure proprement leurs points au filet.

    http://blog-tennis-concept.com/5-choses-a-retenir-du-jeu-de-rafael-nadal/

  3. Sylviane 27 septembre 2011 at 20 h 32 min - Répondre

    Mon cher Vincent,

    Je ne joue pas au tennis mais je viens sur ton blog car tout est très bien expliqué et l’enthousiasme des personnes me emt toujours de bonne humeur.

    Ton dessin est très bien c’est toi qui a dessiné les petits bonhommes ?

    Amicalement

    • Vincent Bonnin 28 septembre 2011 at 22 h 58 min - Répondre

      Merci Sylviane, content que mes dessins te plaisent.
      Cela m’encourage à continuer sur cette voie plutôt que de m’ énerver sur les logiciels de dessin informatiques !

  4. BECQ 28 septembre 2011 at 21 h 48 min - Répondre

    Bonsoir Vincent,
    Sympa ton article sur la volée, que j’adore … je suis partisant de ce jeu ou dès que l’occasion se présente … une belle montée au filet pour écourter et finir le point par une belle volée, c’est super … même si on sait que le travail de sappe en FDC paie !
    J’aime ce service volée, … Edberg, Sampras, Federer sont des jeux agréables à voir.
    Merci pour toutes ces explications et les dessins qui font plaisir à Sylviane, … et en plus tu la mets de bonne humeur, Génial !!!
    Cordialement, … merci de monter au filet pour défendre les jeux créatifs et offensifs.
    Guy-François

    • Vincent Bonnin 28 septembre 2011 at 23 h 11 min - Répondre

      Salut Guy-François,
      Si le travail de sape en fond de court paie évidement, le travail du jeu offensif est un investissement à moyen et long terme (pour moi en tout cas), avec beaucoup de techniques gestuelles différentes à maîtriser.
      Mais au résultat, je ne connais pas meilleure sensation que de pouvoir mettre l’adversaire à quatre mètre de la balle, sans forcer, en trois coups de raquette.

  5. marc 14 octobre 2012 at 18 h 41 min - Répondre

    bonjour vincent???

    entre la gazette du tennis et Sylviane qui lâche un comm….je suis pro …pourquoi pas discuter ensemble…a bientôt….parce que là …je craque…amateur taisez vs …ou lisez

    • Vincent Bonnin 14 octobre 2012 at 22 h 02 min - Répondre

      Bienvenue Marc sur mon blog et content que cet article t’ai plu.

  6. tennisdanslesang 4 août 2014 at 20 h 27 min - Répondre

    Salut Vincent,

    je prends des cours avec 2 profs et ils m’ont enseigné différemment la technique de la volée…

    L’un conseille de faire une volée amortie, en « captant » la balle, tout en avançant bien sûr, puis en la faisant descendre pour qu’elle s’écrase.

    L’autre m’a dit qu’il fallait avoir un geste compact et qu’il fallait juste avancer dans la balle sans que la raquette bouge. C’est la volée qu’on voit chez les pros.

    Alors quand utiliser la volée amortie, et quand utiliser la volée traditionnelle ?

    • Vincent Bonnin 6 août 2014 at 10 h 30 min - Répondre

      Bonjour Corentin,

      Merci pour ton témoignage, ce que tu me décris ressemble fort à l’évolution d’une même technique.

      Au départ, lorsque l’on apprend la volée le plus important est de savoir écourter sa préparation pour mettre simplement sa raquette en opposition en avançant dans la balle (deuxième professeur).

      Un fois bien maîtrisé cette technique, il peut être intéressant de petit à petit mettre un effet coupé pour gagner en contrôle et faire s’écraser la balle (premier professeur).

      Tactiquement parlant, on joue une volée claquée (a plat) de conclusion si on est sûr de déborder complètement son adversaire (près du filet). Si on joue sur lui, on risque la contre-attaque du fait du rebond trop haut de la balle.

      Sur les volées d’approche jouées loin du filet, il est intéressant de couper la balle pour que celle-ci rebondisse moins et qu’elle propose à ton adversaire un rebond bas plus difficile à jouer.

      La volée amortie est une bonne option pour conclure un point, elle doit être jouée près du filet. Si tu es trop loin (ligne de service ou derrière), c’est un coup plus risqué et moins efficace.

      Si tu observe les très bon volleyeurs, tu les verras le plus souvent couper leur volées y compris quand ils cherchent à déborder leur adversaire. Car dans le pire des cas ou leur adversaire serait sur la balle, celui-ci aurait alors un coup difficile à jouer et aurait toute les chances de redonner une balle facile au volleyeur.

      Vincent

      • hermet 13 août 2014 at 18 h 29 min - Répondre

        ok merci beaucoup !

        Est-ce que t’as une idée du nombre d’heures que s’entrainent les pros par jour ? physique compris ?

        • Vincent Bonnin 17 août 2014 at 18 h 51 min - Répondre

          Difficile de répondre à cette question, d’une part parce que je suis assez éloigné de la pratique du tennis professionnel et d’autre part parce que je pense que le temps passé à l’entrainement doit fortement varier d’un individu à l’autre.

          Surtout qu’il faut aussi prendre en compte le fait que les intensités peuvent varier. Nadal est par exemple réputé pour mettre énormément d’intensité physique dans ses entrainements de tennis et Roger Federer pour passer beaucoup d’heures en salle de musculation comparativement à ses heures passées sur le court.

          En résumé si on compte : entrainements sur le court, musculation, athlétisme, compétitions, récupération (vélo d’appartement), relaxation(sophrologie), massages…on doit dépasser les 35 heures par semaine (largement si on compte les déplacements).

  7. samuel 22 décembre 2014 at 15 h 41 min - Répondre

    Bonjour Vincent,

    je volleye très bien parce que je passe du temps au filet des que possible.

    mon seul problème c’est quand mon adversaire me fixe fort sur moi je ne sais pas quoi faire et je renvoie donc long coupé sur lui et j’ai tendance a ne pas « oser » finir…

    j’espère que tu saura m’aider

    a bientôt.

    • Vincent Bonnin 26 décembre 2014 at 17 h 57 min - Répondre

      Bonjour Samuel,

      C’est très bien de passer du temps au filet pour bien volleyer. Je ne suis pas sûr d’avoir saisi le sens de ta question, en effet, sur une balle difficile, jouée sur soi renvoyer long coupé est une bonne option pour attendre la balle sur laquelle tu va pouvoir conclure.

      Si ta balle coupée rebondit trop haut pour être génante, voila comment je procède pour avoir une balle coupée au rebond bas.

      Déjà, je prend la balle en revers (ce qui me permet de prendre la balle devant moi plus facilement). Ensuite, dès que j’ai décodé la trajectoire de la balle, je fléchi les jambes et avance le tronc afin que mon corps forme un bloc solide. Mes épaules s’orientent très légèrement de façon à jouer la balle en opposition. Un très léger mouvement du poignet te permettra d’obtenir l’effet coupé voulu.

      Bon courage à toi c’est en jouant régulièrement ce type de balle que l’on progresse.

      Vincent

  8. Jordan 16 janvier 2015 at 16 h 17 min - Répondre

    Bonjour,

    Les explications sont très intéressantes je vous en remercie.
    En effet, quand j’étais 15/1 à 14 ans, j’avais du mal a passer le cap de la « seconde série » car je finissais pas mes points au filet donc mon adversaire m’obligeait à jouer un coup de plus, qui souvent, m’échappais.
    Depuis, j’ai développé mon jeu vers l’avant, je joue toujours de la même manière mais maintenant, je viens conclure au filet. J’aime ça maintenant en plus ! Je me permets même de faire quelques services ou retour volée.

    D’où l’importance du jeu au filet qui m’a permis d’atteindre un niveau de seconde série (2/6) que je ne pensais pas avoir. La clef de la réussite est parfois simple mais on cherche souvent compliqué.

    Bon courage à vous tous, toutes.

    • Vincent Bonnin 19 janvier 2015 at 10 h 11 min - Répondre

      Merci Jordan pour ton témoignage, et félicitations pour ta progression.

      Si vous avez des appréhensions à venir monter au filet, je vous conseillerais de commencer par venir terminer au filet, les séquences de jeu dans lesquelles vous avez largement débordé votre adversaire. En effet, ce sont les volées les plus simples à faire. La réplique de votre adversaire est souvent faible et la volée relativement facile à exécuter ( déposer simplement dans l’espace laissé vide par votre adversaire).

      Dans ce cas là, vous prenez souvent plus de risques à ne pas monter ,qu’a monter au filet!

      Vincent

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