Henri Leconte raquette en bois

Comment battre un athlète au tennis grâce à une technique des années 80

Pong le tennis vidéo des années 80

Simpliste le tennis des années 80? pas vraiment ©tcp909

Derrière ce titre un peu racoleur se cache l’ utilisation stratégique d’une vieille théorie de la fin des années 80. Sa bonne compréhension vous permettra d’ obtenir des résultats sportifs étonnants.

La première réaction quand on doit faire face à un athlète sur un court de tennis alors que l’on n’en est pas un soi-même est généralement de se dire

« je n’ai aucune chance ».

Mais le tennis est aussi ce sport génial ou un petit vétéran au physique ingrat peut battre grâce à son cerveau, un jeune géant super musclé.
Briser l’avantage physique de l’athlète est parfois à portée de raquette, cet article va vous expliquer comment.

La découverte du Temps réel de jeu et des différentes filières

L’influence des filières de jeu sur les performances sportives furent découverte par le docteur Pierre Talbot alors médecin-chef de la Fédération Française de Tennis à, la fin des années 80.
A la faveur du visionnage d’un match enregistré sur une cassette vidéo, le docteur Talbot s’est aperçu qu’il passait plus de temps à appuyer sur la touche avance rapide de sa télécommande qu’à visionner la balle en jeu. Il trouva l’idée intéressante de chronométrer ce qu’il a appelé Temps Réel De Jeu (TRJ) sur une centaine de matchs de sa vidéothèque personnelle. Le TRJ se mesure en temps effectif de jeu ramené sur une heure de match.

Henri Leconte raquette en bois

Henri Leconte co-recordman avec Boris Becker du temps de jeu réel le plus court sur un match de tennis ©Carine06

La première constatation fut que le Temps Réel de Jeu variait considérablement d’un match à l’autre. Le temps réel de jeu pouvait ainsi aller chez les hommes de 4minutes 26 sur gazon (Becker-Leconte à Wimbledon en 1986) à plus de 28 minutes de jeu par heure sur terre-battue ( Bjorn Borg à Roland Garros). Chez les femmes, le TRJ était légèrement plus long et variait entre 7minutes 30 (gazon) et 30 minutes (terre-battue).
En confrontant les Temps Réels de Jeu avec les résultats des matchs, le docteur Talbot fit une deuxième constatation encore plus intéressante. Il existe pour chaque joueur une fourchette de TRJ pour laquelle il exprime son meilleur tennis sans fatigue excessive. Plus il s’éloigne de ce Temps Réel de Jeu idéal, plus le match est difficile physiquement pour lui.
C’est en mettant en relation l’Aptitude Physiologique Individuelle (API) et le Temps Réel de Jeu (TRI) que naquit la théorie des filières de jeu ou filières énergétique. Il était alors possible de classer les joueurs en trois catégories différentes : les joueurs à filière longue, les joueurs à filière courte et les joueurs à filière intermédiaire.
En cas de confrontation entre deux filières différentes et passé les deux heures et demie de jeu, il était souvent possible de déterminer le vainqueur d’un match en fonction du temps réel de jeu mesuré.

Les différentes filières de jeu des joueurs de tennis

La filière courte

John Mac Enroe toujours d'attaque

John Mac Enroe ou monsieur « plus de dix minutes de jeu par heure, je perd le match » © Passion Leica

Les deux joueurs emblématiques de cette filière à la fin des années 80 étaient John McEnroe et Henri Leconte.

Ils étaient tous les deux des adeptes de l’attaque à outrance et du service-volée. L’idéal pour eux était de terminer le plus possible de points en moins de trois coups de raquette et de jouer moins de 10 minutes par heure (moins de 6 minutes sur gazon).

Ces joueurs sont des adeptes des efforts violent mais brefs puisqu’ils durent entre 3 et 5 secondes. On parle d’efforts anaérobies (sans oxygène), car les joueurs sont en apnée pendant le point. Ils prennent le temps de respirer entre chaque point durant les phases de repos.

La filière longue

C’est la filière opposée. Les joueurs de cette catégorie jouaient dans l’idéal entre 10 minutes sur gazon et 27 minutes sur terre battue. On cite volontiers Michael Chang comme porte-drapeau de cette filière. Chang n’a jamais gagné un match sur gazon en jouant moins de 10 minutes par heure. Il n’a jamais gagné non plus sur Terre Battue en jouant moins de 14 minutes par heure.
L’effort est cette fois-ci aérobie (avec oxygénation). Le joueur dispute des échanges plus long et moins intense qui lui permettent de respirer durant le jeu.

La filière intermédiaire

Comme vous l’avez sans doute deviné, la filière énergétique intermédiaire se situe entre les deux. Elle compte dans ses rang les joueurs de fond de court agressifs qui cherchent à déborder leurs adversaires pour monter ensuite au filet. Les joueurs de cette filière terminent dans l’idéal leur point en 5 ou 6 coups de raquettes. L’Andre Agassi du début des années 90 était représentatif de cette filière.
Les joueurs de cette filière ne respirent pas beaucoup plus que les joueurs à filières courte pendant le point. Ils sont en revanche capable de prolonger un effort violent quelques coups de raquette de plus. Les spécialistes parlent d’efforts anaérobies- lactiques (la prolongation de l’effort entraînant la production d’acide lactique).

Exemples de confrontation entre filières différentes

Je passe sur l’opposition entre deux joueurs d’une même filière, elle n’a pas beaucoup d’intérêt stratégique. Il est amusant de constater que deux joueurs d’une même filière opposés l’un contre l’autre peuvent disputer un match long sans être excessivement fatigués.

Filière longue contre filière courte

Michael Chang en grande défense

Michael Chang : renvoyer plus pour gagner plus ! © Filosoph

C’est le cas le plus intéressant car il y a clairement un objectif pour chaque joueur d’amener son adversaire dans sa filière énergétique.

La finale de Roland Garros 1989 qui opposait Michael Chang à Stephan Edberg, vit le très jeune américain s’imposer en plus de 3 heures et demi.

Lors de la remise du trophée, le contraste était saisissant entre un Chang frais comme un gardon et un Stephan Edberg complètement exténué.
A la vue du temps de jeu réel par heure de la partie : 15 minutes par heure, ce n’est guère étonnant. Michael Chang, en prolongeant la durée des échanges, avait réussi à embarquer Edberg dans sa filière. Ce dernier s’était littéralement effondré en fin de partie, alors qu’il avait le match en main.

Qui aurait parié sur les chances d’un John McEnroe plus que trentenaire face à un jeune Emilio Sanchez à la condition physique éblouissante, lors de ce match de plus de quatre heures de l’US OPEN 1990 ?
A la vue du TRJ qui affichait 5 minutes 25 par heure, on comprend mieux l’avantage de Big Mac en fin de partie. Fidèle à son tempérament d’attaquant invétéré, Il était tout simplement resté dans sa filière de jeu idéale et bénéficiait alors d’un avantage indéniable sur Sanchez.

Filière intermédiaire contre filière longue ou courte

Les joueurs de filière intermédiaire peuvent eux aussi faire pencher la balance de leur côté quand ils rencontrent un joueur à filière énergétique différente.

Contre un joueur à filière courte, ils doivent s’efforcer de prolonger les échanges alors que contre un joueur à filière longue ils doivent au contraire raccourcir le plus possible les points.

Une théorie délaissée aujourd’hui au niveau professionnel

Bjorn Borg par martti vire

Aujourd’hui les très long échanges sont définitivement dépassés ©Martti Vire

Au niveau professionnel en 2012, l’uniformisation des surfaces, le ralentissement de la vitesse des balles et les progrès techniques du matériel ont fait que la plupart des joueurs et joueuse ont adopté une même filière de jeu intermédiaire.

Les filières courtes ont presque complètement disparu avec la disparition des serveurs-volleyeurs systématiques. Quant aux joueurs à filières longues ils ont subi le même sort.

Aujourd’hui quand Novak Djokovic et Rafael Nadal disputent un échange de 40 frappes c’est exceptionnel. De plus, après un tel échange joué à une vitesse vertigineuse, les deux joueurs sont asphyxiés physiquement.

Dans les années 80, Bjorn Borg, Mats Wilander et Guillermo Vilas pouvaient jouer plusieurs échanges de 60 coups à la suite en rigolant.

L’importance des filières de jeu sur l’influence du résultat est moindre dans le tennis professionnel d’aujourd’hui bien que sur certains matchs on puisse sentir son influence.
Lors de la finale Dame de Roland Garros 2012, on a bien vu que Sara Errani tentait dans le deuxième set d’augmenter la durée des échanges pour entraîner Maria Sharapova dans une filière longue. Résultat, à chaque fois que l’Italienne parvenait à faire jouer la russe plus de 9 échanges elle gagnait deux fois plus de points.

Aujourd’hui le classique Nadal-Federer nous propose une belle opposition entre deux filières différentes.
Opposé à l’espagnol, Roger Federer tente le coup gagnant le plus rapidement possible pour frustrer son adversaire.
Rafael Nadal, de son côté, cherche à prolonger les échanges notamment en faisant parler son formidable jeu de défense. Si l’espagnol est capable de venir au filet et de réussir des coups gagnant contre le suisse, il prend toujours le soin de placer quelques frappes arrondies avant.

Application de cette théorie au niveau amateur

Connaître sa propre filière

joueur fatigue

Découvrez quel est votre filière de jeu et vous comprendrez peut-être pourquoi vous êtes soudain si fatigué ©Matthiew Gonzalez

Si vous ne vous êtes jamais posé la question avant, c’est le moment de repenser aux situations de match ou vous êtes le plus à l’aise.
Etes-vous du genre attaquant invétéré ? Défenseur compulsif ? Construisez-vous le point du fond de court pour conclure au filet ?
Avez-vous une idée du rythme et de la longueur idéale d’un échange pour vous ?
Si tout-cela est encore un peu flou pour vous, et que vous ne connaissez pas bien votre filière énergétique, vous avez alors deux solutions.

La première est de vous demander de quelle filière votre physique vous rapproche-t-il. Etes-vous plutôt coureur de fond, sprinter ou coureur de demi-fond (400-800m) ?
A partir du moment où vous connaissez vos aptitudes physique, vous pouvez chercher à adapter votre jeu en conséquence et l’orienter vers une filière courte, intermédiaire ou longue.

La deuxième solution est de choisir votre style de jeu en fonction de vos goûts personnels. En pratiquant régulièrement ce style, vous développerez les qualités physiques correspondantes.
C’est précisément le choix que j’ai adopté à l’âge de vingt ans. Alors que mes aptitudes physiques étaient plutôt celle d’un joueur à filière longue (je courrais des semi-marathons), j’ai opté pour un jeu d’attaque à base de service-volée et de retour volée.
C’était le jeu que j’avais envie de pratiquer en compétition, et j’ai tout naturellement acquis les qualités physiques nécessaires à la pratique de ce jeu à force de pratique.

Reconnaître les filières de jeu au niveau amateur

Au niveau amateur, les conditions ne sont absolument pas les mêmes qu’au niveau professionnel. La préparation physique des joueurs est beaucoup moins pointue, les surfaces peuvent être extrêmement rapides et les styles de jeu beaucoup plus variés. Jouer avec les filières de jeu va être non seulement plus facile mais souvent plus gratifiant.
Le plus difficile sera de déterminer quel est la filière énergétique de votre adversaire. Encore une fois il va falloir faire appel à vos dons d’observations.

Contrer un joueur à filière courte

Del potro grande défense

contre un joueur à filière courte n’hésitez pas à abuser du lob de défense ©Charlie Cowins

Le joueur à filière courte aime finir les points rapidement, il se déplace bien vers l’avant, il est souvent grand, possède un ou plusieurs coups fort (service-coup droit) et sait terminer les points. Il sait volleyer, smasher et monte systématiquement sur les balles courtes.
Il se déplace souvent moins bien latéralement et défend moins bien qu’il n’attaque.
Si vous êtes un joueur à filière longue ou intermédiaire, vous avez intérêt à faire durer les échanges et arrondir les trajectoires. En cas d’attaque, jouez la défense en plusieurs coups, en démarrant par exemple par une balle au milieu dans les pieds. Alternez passings et lobs.

N’hésitez pas à courir chercher les balles éloignée et jouez des lobs de défense.
Ne vous attardez pas aux changements de côté et servez des premières deuxièmes. Plus vous augmenterez votre temps de jeu réel, plus vous ferez sortir votre adversaire de sa filière énergétique et moins son tennis sera performant.

Si vous vous jugez plus fort physiquement et techniquement que votre adversaire à filière courte, ne cherchez pas à gagner vos point trop rapidement si ce n’est pas votre habitude. Vous risquez tout simplement de vous mettre en danger en revenant dans la filière de votre adversaire.

Contrer un joueur à filière longue

Janko Tsiparevic à la volée

Claquer une volée est encore le meilleur moyen de terminer un point rapidement ©Mirsasha

Le joueur à filière longue se délecte des longs échanges. Il n’est jamais trop pressé de terminer de point et s’il vient au filet c’est après avoir joué plusieurs coups de fond de court. C’est un joueur que l’on peut voir de temps en temps jouer des balles courtes avant de reculer se placer sur sa ligne de fond.
Il est important de remarquer que ce genre de joueur ne se déplace pas forcément très bien vers l’avant.
Il utilise le chop pour ralentir le jeu et le lift pour repousser son adversaire au fond du court. Il n’hésite pas à faire voyager la balle bien au-dessus du filet.
Il considère plutôt le service comme une mise en jeu et privilégie souvent la régularité à la puissance sur ce coup.
Les jeunes joueurs entre 11 et 15 ans, qui disputent les compétitions séniors adoptent presque systématiquement des filières longues. Ils n’ont pas encore les moyens physiques d’adopter un jeu d’attaque.

Contre ce type de joueur il est important de ne pas tarder à prendre l’initiative, car ce n’est ni l’habitude ni l’intérêt de votre adversaire de le faire.
Pour cela vous avez deux solutions. La première est de monter au filet sur les balles courtes ou à contre-temps. La deuxième est d’utiliser l’amortie qui brise le rythme et oblige le joueur à filière longue à courir vers l’avant (ce qu’il n’aime généralement pas).
Utilisez votre service de manière offensive en appuyant vos premières balles ou en les suivant au filet. Tout ce qui vous permettra de réduire la durée du point est bon à prendre. Si vous êtes un joueur à filière courte, il est inutile d’aller chercher les balles trop éloignées (vous pouvez laisser filer les points peu importants sans états d’âme).

Si vous donnez trop de points à votre adversaire, trouvez impérativement une autre solution que de rallonger les échanges. Vous risquez de tomber dans le piège dans lequel je tombe régulièrement qui est de jouer dans la filière longue de votre adversaire. Cela n’arrange rien, croyez-moi.

En résumé

Le tennis est un sport où un sprinter et un marathonien peuvent s’affronter sur une distance dont ils ne connaissent pas à l’avance la longueur. Si vous êtes un marathonien moyen et que vous rencontrez un bon sprinter vous avez toute vos chances d’annuler son avantage en l’obligeant à courir sur votre distance. L’inverse se vérifie aussi.

Si cet article vous a interpellé, vous pouvez me faire part de vos témoignages et questions dans les commentaires ci-dessous.

Bibliographie : Tennis, filières énergétiques et temps réels de jeu par le docteur Pierre Talbot (revue EPS 226, Novembre Décembre 1990)

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Posté par Vincent

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23 commentaires
  1. Mathilde AURORE 29 août 2012 at 11 h 56 min - Répondre

    C’est donc une des supériorités du tennis (amateur) sur des tas d’autres sports…même dans d’autres sports de raquette (badminton) chaque type de joueur ne peut tirer avantage de son profil de la même façon qu’au tennis !

    Je regrette toutefois la disparition des joueurs à filière courte sur le circuit professionnel…ah Mc Enroe !

    • Vincent Bonnin 30 août 2012 at 23 h 47 min - Répondre

      Merci Mathilde Aurore pour ton commentaire très pertinent.

      C’est vrai que dans le tennis pro actuel (autant masculin que feminin) le jeu semble avoir perdu un peu de relief.
      Mais c’est drôle, s’il y a de nombreux amateurs de tennis qui déplorent la disparition des joueurs à filière courte, ils sont beaucoup moins nombreux à déplorer la disparition des joueurs à filière longue.

      C’est drôle parce que j’ai de temps en temps l’occasion de discuter avec un partenaire de tennis qui est un ancien bon joueur de badmington.

      Le Badmington est beaucoup plus intense physiquement que le tennis et je pense qu’il est beaucoup plus difficile de neutraliser un athlète au badmington qu’au tennis.
      D’ailleurs, est-ce un hasard? Les joueurs et joueuses de badmington font moins de vieux os à propulser un volant que les pratiquants de tennis à taper dans la balle.

  2. métais rolande laurette 30 août 2012 at 10 h 16 min - Répondre

    Ah, quelle science cher Vincent!!! Tu nous confonds encore…
    Tu parles un peu moins des filles…

    • Vincent Bonnin 31 août 2012 at 0 h 04 min - Répondre

      C’est vrai Rolande Laurette que j’ai moins parlé de fille cette fois ci mais je vais me rattraper un peu en vous parlant du tournoi féminin de l’US OPEN 1989.

      Stephanie Graff (filière moyenne) fut opposé en demi-finale à l’argentine Gabriella Sabatini (filière longue). Elle termina le match, certes victorieuse mais perclu de crampes et au bord du malaise. Le Temps Reel de Jeu mesuré de 15 minutes par heure avantageait Sabatini.
      Moins de 24 heures plus tard, l’allemande changeait totalement de décor puisqu’elle se voyait proposé comme adversaire en finale, la redoutable attaquante Martina Navratilova. Graff s’imposa.
      Si la durée de la partie fut la même, le TRJ de la partie de 9 minutes 40 avantagait cette fois-ci la jeune Stéffi.
      Martina avait l’habitude de jouer dans l’idéal entre 7 et 9 minutes par heure.

  3. Christian 12 septembre 2012 at 19 h 04 min - Répondre

    Salut Vincent,

    Sans blague (et Dieu sait si, pour moi, c’est difficile), j’ai trouvé cet article génial.
    Et oui, le tennis des années 80…souvenirs, souvenirs.
    C’est dingue ce que j’ai appris et dont je ne me doutais absolument pas en les regardant jouer.
    Oui bon, on voyait bien qu’il y en avait qui préféraient la faire courte au risque de s’épuiser dans le match mais les histoires de TRJ et filières de jeu, inconnus au bataillon.

    A propos, je n’ai pas vu (sauf erreur lamentable de ma part) que tu parlais de mon Dieu entre tous, j’ai nooooomé: Jimmy Connors!

    Là, tu baisses dans mon estime 🙂
    @+
    Christian.

    • Vincent Bonnin 14 septembre 2012 at 22 h 17 min - Répondre

      Mince j’ai oublié Jimbo,

      Champion du monde incontesté de la combativité et de la concentration, recordman du nombre de tournoi pros gagnés sur le circuit (105), showman incroyable et star du tennis à l’égo demeusuré.

      Jimmy Connors, chouchou du public (en fin de carrière), cauchemar des arbitres et de ses adversaires, gaucher génial autant adulé que détesté aurait mérité cent fois de figurer sur cet article à la gloire des années 80.

      Malheureusement aucune statistique sur sa filière de jeu idéale n’est disponible.

      Reste plus qu’a reprendre ses vieilles cassettes VHS et son chronométre pour calculer tous ça (je penche plutôt pour une filière intermédiaire de type André Agassi).

      Merci Christian pour avoir contribué à perpétuer le souvenir du grand Jimmy Connors.

      • Christian 15 septembre 2012 at 11 h 24 min - Répondre

        Ouah, j’en ai des frissons en lisant ce que tu dis de lui.
        Génial.

        J’ajoute un petit truc »Il participe ensuite quelques années au « Senior tour », dont il a initié la création, terminant en tête des six premières éditions, battant à nouveau Borg et McEnroe bien plus souvent qu’à son tour ».

        J’avoue ça vient de Wikipédia en voulant vérifier son parcours sur le « senior tour ».

        Au risque de dire une groooosse cooonerie, je trouve que même Federer ou Sampras (encore moins Nadal), ce n’est plus la même chose.

        Sûr que je les adore, mais il manque un petit (gros) plus.

        Enfin, ne smashez pas sur l’ambulance, ça doit être mon côté 50 piges.

        @+
        Christian.

  4. Annuaire pizzeria 28 février 2013 at 12 h 58 min - Répondre

    Intéressant cet article.
    Hélas je ne pratique plus le tennis, j’ai arrêté depuis pas mal d’années 🙁

    Je lis régulièrement ton blog car je m’intéresse toujours beaucoup au tennis.

    Merci pour ce blog qui a un contenu de qualité et rare!

  5. pascal 10 avril 2013 at 18 h 34 min - Répondre

    Grands Dieux, quand on parle de jouer avec sa tête, cet article est plus qu’instructif. Je me suis souvent demandé comment jour contre un ramène tout, les hommes-glue, qui embourbent avec leurs slices de revers, qui font du gauche-droite comme qui rigole. Cependant, moi même étant de filière intermédiaire-longue, je dois développer ma volée. j’ai du travail.

    • Vincent Bonnin 10 avril 2013 at 20 h 20 min - Répondre

      Merci Pascal pour ton commentaire,

      Tu as parfaitement raison de chercher à développer ta volée. La solution contre les hommes-glue au slice métronimique passe souvent par là (déjà pour éviter de s’endormir sur le court).

      Attention cependant à bien varier tes attaques et tes zones de jeu, car ce genre de joueurs est généralement spécialiste du lob.

  6. Dauvister Gilles 20 avril 2013 at 4 h 28 min - Répondre

    Oui moi aussi j’aime vraiment bien cet article.
    Quand j’ai commencé à rejouer, j’étais animer par le feu !
    je jouais tous mes points ultra-rapidement et cela fonctionnait bien.
    Maintenant, je donne 25h de cours et j’ai tendance à faire durer l’échange.
    Inconsciemment je joue dans la raquette de l’autre et surtout je VEUX BIEN FAIRE
    –> régularité et patati et patata. Mon conseil, c’est de ne pas s’écarter de trop
    de sa vrai filière. Soyez vous même en travaillant légèrement vos contraires.
    lorsque l’on trahit son style de jeu, ce sont ses propres émotions que l’on trahi.
    Donc moi je recommence à monter à chaque point à la volée, pour le futur grand malheur de mes adversaires 😉

    • Vincent Bonnin 20 avril 2013 at 10 h 22 min - Répondre

      Merci Gilles pour ce témoignage fort instructif !

      Il est nécessaire d’expérimenter pour mieux comprendre son tennis.

      Si vous êtes un joueur à filière courte et que vous-vous mettez à jouer trop d’échanges, votre niveau de jeu risque de baisser de manière vertigineuse.

      On observe aussi ce phénomène chez les joueurs à filière longue qui ,quand ils sont fatigués, ont tendance à vouloir abréger les échanges trop vite (et perdent presque systématiquement).

      Essayez le plus possible de sentir quelle est la longueur idéale d’un échange pour vous (3 frappes, 10 frappes, 25 frappes…) et tenter de garder ce même timing en match.

  7. Iv 19 octobre 2013 at 16 h 02 min - Répondre

    Il est en effet absolument génial cet article!
    Cela fait des années que je me contente uniquement de faire évoluer ma technique sans réellement me poser de questions tactiques.
    A 37 ans, je me suis cette année réinscrit dans 2 clubs différents afin d’alterner quick et terre battue tout le long de l’année, et aussi d’obtenir des conseils complémentaires de 2 profs différents.
    A l’entrainement, lorsque le prof me demande ce que je vais essayer de mettre en place face a mon adversaire, je suis un peu largué et cet article va désormais énormément m’aider a y répondre.
    Comme quoi le  »connais-toi toi-même » de Socrate s’applique aussi au tennis!;-)

    • Vincent Bonnin 21 octobre 2013 at 9 h 54 min - Répondre

      Bonjour Iv et merci pour ta réflexion,

      La devise de Socrate n’est pas seulement utile au joueur de tennis elle est aussi indispensable pour que celui-ci atteigne sa maturité tennistique.

      J’en parlais récemment avec un champion du monde vétéran, beaucoup de joueurs d’âge mûr ignorent encore presque tout de leur identité de jeu. C’est un frein à l’acquisition d’une réelle sérénité mentale.

      Pour en savoir plus sur l’identité de jeu au tennis, je t’invite à prendre connaissance de cet article qui lui est entièrement consacré.

      http://blog-tennis-concept.com/trouver-identite-jeu-tennis/

      Connaitre sa filière de jeu est une première étape. N’hésite pas à prendre quelques cours particulier avec un de tes deux coach, cela pourrait te donner de sérieuses indications. Même si un travail introspectif sera tout de même nécessaire.

      Bon courage dans tes recherches

      Vincent

  8. Nico 3 janvier 2014 at 3 h 48 min - Répondre

    Bonsoir, passant sur ton blog par hasard,
    J’ai lu cette article et à vrai dire la partie sur les filières énergétiques me fait un peu crisser les dents, étant étudiant en master entraînement sportif, je me permet de te faire partager mes connaissances
    Les joueurs ne jouent jamais en apnée… la filière anaérobie lorsque elle est utilisé, le joueur continue de respirer mais ce n’est pas l’oxygène qui est utilisé mais des substrats plus rapide tel que la phosphocréatine…
    Aujourd’hui, on sait que les 3 filières fonctionnent en même temps, mais n’ont pas la même importance suivant le temps d’effort…
    Et quand tu regardes un match de tennis et entends les joueurs ou joueurs émettre des cris sur le terrain au moment où il frappe et bien un signe qu’ils sont entrain de respirer… Chardy sur ce point là est magnifique à écouter, à chaque frappe il expire « d’un souffle divin!!! »

    • Vincent Bonnin 3 janvier 2014 at 12 h 41 min - Répondre

      Merci Nico pour ces très intéressantes précisions,

      Ecrire que les joueurs qui effectuent un effort anaérobie sont en apnée est clairement un abus de langage voir carrément une bétise. J’avoue que pour expliquer certains concepts un vocabulaire scientifique me manque parfois. Je te remercie donc de m’avoir rectifié.

      Quant à Jeremy Chardy je vais tâcher de l’écouter souffler les yeux fermés.

      Tu es le bienvenu sur mon blog pour nous faire profiter de ton expertise. Et bravo au passage pour ton site

      http://lentrainement.free.fr/

      Vincent

  9. Elwan 11 juillet 2015 at 17 h 05 min - Répondre

    Bonjour tout le monde !

    j’ai trouvé ce blog très pertinent.
    Le tennis est mon sport favoris et je me cultive sur son histoire, je n’avais jamais entendu parler TJR !
    Je vais faire ma tournée d’ete , et pouvoir peut-être gagner des matchs grace à cette astuce! =D
    Encore merci pour toutes ces informations palpitantes, je vais m’empresser de les tester sur terrain !

    Je vais souhaite une excellente fin de journée,
    Elwan

    • Vincent Bonnin 11 juillet 2015 at 22 h 46 min - Répondre

      Merci Elwan,

      Content que mon article t’aie interpelé, n’hésite pas lors de ta tournée d’été à observer ce qui se passe sur les autres match que les tiens. C’est très instructif et peut-être que tu parviendras à reconnaître les différentes filières mises en jeu.

  10. Laurent 13 décembre 2015 at 5 h 42 min - Répondre

    Très intéressant,
    Pratiquant moi-même une filière courte, je développe en ce moment là capacité de jouer plus longtemps. Je tombe très souvent sur des joueurs à filière longue « crocrodiles » contre lesquels je prends beaucoup de risques et commet beaucoup trop de fautes. J’ai horreur des rallyes mais je pense devoir développer la capacité d’arrondir davantage afin de trouver de meilleures ouvertures. Sur des jeux où je mène je n’hésite pas à attaquer vite , quand le score est serré je rallonge un peu.

    • Vincent Bonnin 13 décembre 2015 at 19 h 24 min - Répondre

      Bonjour Laurent, Tu as adopté une bonne attitude de jeu en différenciant les balles importantes sur lesquelles tu vas être plus posé, des autres sur lesquelles tu vas un peu plus laisser libre court à tes instincts d’attaquant.

      L’important maintenant pour toi est d’isoler les phases de jeu qui te réussissent les plus pour gagner en régularité. Etre régulier et jouer un tennis d’ attaque ne sont pas forcement incompatibles. Bien choisir ses balles d’attaque est un moyen d’y parvenir.

      Pour parvenir à gagner plus facilement contre les crocos (pardon les défenseurs), je te renvoie à cet article.

      http://blog-tennis-concept.com/battre-un-rameur-au-tennis/

      Bon courage

      Vincent

  11. Erwan 9 novembre 2016 at 18 h 34 min - Répondre

    Bonjour Vincent,
    Un nouvel article fort intéressant, bravo Vincent. Cette notion de filière m’intéresse en partie car je m’interroge sur la mienne.
    Voici ma situation très rapidement : j’ai 45 ans, j’ai repris le tennis il y a un peu plus d’1 an, après une pause de 15 ans et assez peu de pratique sportive alternative. Aujourd’hui, je joue au tennis 1 à 3 fois/semaine avec ma femme (grande débutante) et un « jeune retraité » plus chevronné ; le niveau de jeu est donc assez pépère dans l’ensemble. Parallèlement, je fais un à deux footings de 30′ par semaine et je prends part à des compétitions locales en « sénior+ » ou en sénior (je suis modestement classé, 30/3).
    Je suis surpris de constater à quel point je peux avoir rapidement le souffle très court en match – beaucoup plus qu’à l’entraînement – ce qui est particulièrement handicapant lorsque je dois servir après un échange lors duquel il m’a fallu courir à droite et à gauche. Je suis tout aussi surpris de constater combien ma respiration s’améliore brutalement et de façon très significative… dès que j’ai la sensation de maîtriser le match.
    Bien sûr, ma maîtrise d’un match en compétition est très aléatoire. Mais je me demande si, indépendamment de ce facteur, je n’aurais pas intérêt à adopter une filière assez courte et à m’y tenir : chercher assez rapidement à monter au filet, éviter les courses trop longues, abandonner purement et simplement les échanges s’ils m’amènent à beaucoup courir, faute de quoi les points perdus risquent d’être très nombreux, puis les jeux, à commencer par mes jeux de service. Cette stratégie est sans doute plus raisonnable à mon âge. Pensez-vous qu’elle puisse être mise en place et s’avérer payante et, si oui, à quoi dois-je veiller pour m’y préparer au mieux ?

    • Vincent Bonnin 10 novembre 2016 at 22 h 45 min - Répondre

      Bonjour Erwan,

      Laisse moi tout d’abord te remercier pour ton témoignage et te féliciter de courir une à deux fois par semaine. C’est une très bonne chose pour acquérir l’endurance cardiaque nécessaire pour enchainer correctement les matchs.
      Au bout de deux mois de course régulière, je te conseille de t’entraîner à sprinter en fin de séance pour commencer à travailler la résistance de ton muscle cardiaque.

      http://blog-tennis-concept.com/preparation-physique-tennis/

      Pour ce qui est de tes essoufflements en match, si tu respire mieux quand tu as l’impression que tu maîtrise la partie, il faut que tu t’entraîne à mieux respirer entre les points (avant chaque service et chaque retour) jusqu’à ce que ça devienne une seconde nature. Tu finira par faire ça quel que soit le score et indépendament de ta filière de jeu.

      http://blog-tennis-concept.com/respiration-complete-tennis/

      Pour l’orientation de ta filière de jeu vers une filière plus courte mon avis est que cela doit avant tout être un choix dicté par tes goût personnels avant d’être une contrainte physique. En fait, ton physique finira par s’adapter au style de jeu que tu pratiques régulièrement.

      Si tu ne veux pas prolonger les échanges, tu peux commencer par monter au filet sur toutes les balles courtes et t’entrainer à jouer des coups d’approches et des volées (ce qui est un peu plus difficile que de renvoyer du fond de court). Après il faut mettre en place tout un tas de techniques qui vont faire que tu vas créer un déséquilibre (accélération, balles courtes croisées, amorties…)

      Si tu est prêt à travailler dans ce sens et à faire les effort nécessaires. Une stratégie de jeu à filière courte peut être payante.

      Bon courage

      Vincent

  12. Erwan 11 novembre 2016 at 8 h 49 min - Répondre

    Merci Vincent pour les remarques judicieuses et les lien, je pars lire tout ça.

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